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"la vocation humaine"
Catégorie :
Blog Religion
Date de création :
03.04.2007
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14.12.2012
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Derniers commentairessteiner rudolf est un homme subtil et avant gardiste lire steiner r c'est semer. pour l'avenir et reconstruire
Par Anonyme, le 26.05.2018
un jour,pendant que je faisais des recherches sur le net,je suis tombée fortuitement sur un des nombreux artic
Par hortenceperez, le 13.01.2017
je pense que le mensonge instillé par certains conspirateurs est devenu tellement absolu que la vérité n'a plu
Par anonyme, le 25.01.2016
je voudrais des documents appropries pour enseigner et bien expliquer ces themes. merci http://severin kouame.
Par gbezike kouame sev, le 02.08.2015
chers frères, le salut en christ au nom de la sainte trinité...
v ous semblez ignorer que le frère elyôn es
Par histoire-sainte, le 28.10.2014
Nous sommes entrés dans la saison hivernale, et bientôt nous fêterons Noël. Cette fête chrétienne porteuse d'une haute symbolique humaine a perdu de son sens, devenant peu à peu, pour bien des gens, une banale fête de la consommation, du moins pour ceux et celles qui en ont encore les moyens financiers...Car la crise du chômage prive aujourd'hui un nombre grandissant de personnes de participer au rituel de la consommation.
Le temps de Noël peut aussi être l'occasion de découvrir le sens véritable, profond, de cette fête, une fête qui peut devenir un enrichissement et un bonheur tout autre, une occasion de retourner aux sources initiales, pour y découvrir des valeurs bien plus importantes que celles de l'argent et de la consommation. Nous portons tous en nous, inconsciemment, un conviction profonde: le plus important dans la vie n'est pas ce que nous pouvons acheter, mais ce que nous pouvons acquérir en puisant dans nos ressources humaines personnelles qui sont d'une toute autre nature, d'une autre importance que l'argent. Les valeurs d'amour et d'humanité ne sont pas d'ordre mercantile, mais le résultat de notre capacité d'individu de comprendre, d'aider et de partager.
Faisons l'effort de relire les pages des évangiles qui nous relatent la véritable signification de Noël. Ces textes sont passionnants et vraiment extraordinaires si nous prenons la peine de les analyser en profondeur.
N'est-il pas curieux que les évangiles de Luc et de Matthieu nous présentent une nativité très différente ? Commençons par l'évangile de Luc. Dans la merveilleuse traduction d'André Chouraqui, nous lisons: "Et c'est, en ces jours, un édit de Caesar Augustus sort pour recenser tout l'univers. Ce recensement est le premier, Quirinius étant gouverneur de Syrie. Ils vont tous se faire inscrire, chacun dans sa ville. Joseph monte aussi de Galil, de la ville de Nasèrèt, vers Iehouda, vers la ville de David, appelée Béit Lèhèm. Il est de la maison de David et de son clan. Il se fait recenser avec Miriâm, sa fiancée, qui est enceinte. Et c'est, quand ils sont là, les jours de son enfantement se remplissent. Elle enfante son fils, son aîné. Elle l'emmaillote et le couche dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle." Cette traduction est bouleversante par sa simplicité et son évocation sobre qui touche le coeur. Le texte qui suit est comme une brise légère: "Des bergers étaient là, dans ce pays; ils vivaient aux champs, et gardaient, aux veilles de la nuit, leur troupeau." Puis l'évangile raconte l'apparition de l'ange, messager de Dieu qui annonce aux bergers la "bonne nouvelle": "Il est né pour vous aujourd'hui un sauveur. C'est le messie d'Adonai (Dieu), dans la ville de David. Tel est pour vous le signe: vous trouverez un nourrisson, emmailloté, couché dans une mangeoire." Le texte poursuit en narrant l'apparition d'une multitude d'anges qui louent Dieu en disant: "gloire à Dieu dans les hauteurs et paix sur terre aux hommes de bon gré!" Les bergers se rendent à Bethléhem et trouvent Miriam (Marie) et Joseph avec l'enfant couché dans la mangeoire.
L'évangile de Matthieu nous présente une évocation bien différente. Reprenons la traduction émouvante d'André Chouraqui: "L'enfantement de Iéshoua (Jésus), messie, c'est ainsi: Miriâm (Marie), sa mère, est fiancée à Iosseph (Joseph). Avant qu'ils se rencontrent, elle est trouvée l'ayant dans le ventre par le souffle sacré. Iosseph, son homme, est un juste. Ne désirant pas sa disgrâce, il se résout à la délier en secret. Dans cette perplexité, voici, un messager d'Adonai (Dieu) lui apparaît en rêve et dit: Iosseph bèn David, ne frémis pas de prendre avec toi Miriâm, ta femme. Oui, ce qui s'enfante en elle est du souffle sacré. Elle enfantera un fils. Crie son nom: Iéshoua (Jésus), parce qu'il sauvera son peuple de ses fautes." Un peu plus loin, nous lisons: "Iosseph se réveille du sommeil. Il fait selon ce que lui a ordonné le messager d'Adonai (Dieu) et prend avec lui sa femme. Il ne la pénètre pas jusqu'à ce qu'elle ait enfanté un fils. Il crie son nom: Iéshoua (Jésus)". Le texte qui suit: "Quand Iéshoua naît à Béit Lèhem en Iehouda (Bethléhem en Judée), dans les jours du roi Hèrodes, voici, des mages du levant arrivent à Ieroushalaîm (Jérusalem) et disent: Où est-il, le nouveau-né, le roi des Iehoudîm (Juifs)? Oui, nous avons vu son étoile au levant, et nous venons nous prosterner devant lui." Suit alors l'évocation du roi Hérode qui s'inquiète d'apprendre la naissance d'un messie et qui essaye de s'informer, par les mages, de l'endroit où se trouve l'enfant, dans l'intention de le tuer. Les mages suivent 'l'étoile' qui les mène à la maison où ils trouvent l'enfant. Le texte traduit par Chouraqui garde son charme tout particulier: "Et voici, l'étoile qu'ils avaient vue au levant devant eux. Elle vient et s'arrête au-dessus du lieu où se trouve le petit enfant. Ils voient l'étoile et se réjouissent d'une très grande joie. Ils viennent dans la maison et voient le petit enfant avec Miriâm, sa mère. Ils s'inclinent et se prosternent devant lui. Puis ils ouvrent leurs trésors. Ils lui offrent des présents d'or, d'oliban et de myrrhe. Eux-même sont avertis par un rêve de ne pas retourner chez Hérôdès. Ils se retirent par une autre route vers leur pays;" Le texte qui suit rapporte que Joseph, à son tour, est averti en songe, par un messager de Dieu qui l'avertit du danger qui menace le nouveau-né. Il fuit avec sa petite famille en Egypte. Hérode furieux, ordonne de tuer tous les enfants de moins de deux ans, c'est le "massacre des innocents". A la mort d'Hérode, un messager de Dieu informe Joseph que ce dernier est mort et qu'il peut retourner dans son pays. Se méfiant du fils d'Hérode qui prend la succession de son père, Joseph ne retourne pas à son ancienne résidence et s'installe à Nazareth en Galilée.
Nous sommes, à l'évidence, confrontés ici à deux narrations très différentes de la naissance de "Jésus". Si on lit attentivement les textes dans leur intégralité, cela est encore plus évident! Les théologiens chrétiens ne se sont guère intéressés à ces "différences", arguant que les narrations ne sont pas à prendre à la lettre et sont à la fois approximatifs, "poétiques" et complémentaires...Ce qui explique que la tradition des crèches de Noël, qui est tardive dans l'histoire de la chrétienté et qui remonte au temps de François d'Assise, présente une étable avec un boeuf et un âne (dont on ne trouve nulle trace dans la narration de Luc), comme décor de l'évènement. Les premiers visiteurs de l'évènement de la naissance sont les bergers, puis suivent les "rois mages"...On a donc fait un amalgame de deux narrations qui n'ont guère de concordance. C'était bien plus simple que de s'interroger sur les raisons et la signification des différences dans les deux récits. N'est-il pas curieux que les théologiens ne se soient pas intéressés davantage à ce mystère? Ou l'ont-ils fait, sans y trouver de solution, préférant alors ignorer ces différences?
Rudolf Steiner (1861-1925), le grand penseur et visionnaire, a, le premier, dans une série de 10 conférences tenues à Bâle, du 15 au 26 septembre 1909, abordé ce thème, en analysant en profondeur les textes des évangiles de Luc et de Matthieu. Ces textes sont tellement différents que R. Steiner parle de" deux enfants Jésus"... Il a, par la suite, encore tenu de nombreuses conférences sur ce sujet, en exposant les résultats de ses propres investigations spirituelles et ésotériques. L'étude de ces textes est révélatrice de la profondeur et de l'étendu du travail de cet esprit exceptionnel. Pour tous ceux et celles qui sont en recherche, qui se posent des questions sur le sujet que nous avons abordé et bien d'autres encore, on ne peut que recommander vivement la lecture de ces textes.
Nous nous contenterons ici, de nous pencher sur le message de Noël dans son ensemble, pour essayer d'en tirer quelques enseignements simples et universels. La traduction d'André Chouraqui révèle le caractère bien particulier du style de narration de Luc et de Matthieu. On remarque immédiatement qu'il ne s'agit pas d'une évocation de type journalistique tel que nous la concevons de nos jours. Il s'agit plutôt d'un récit très épuré, une sorte de conte, relatant un évènement à la fois simple, mais troublant. Notre intellect n'y trouve pas son compte, mais notre coeur, s'il n'est pas étouffé par notre société matérialiste, peut s'émouvoir. Des images simples, mais belles, peuvent faire vibrer notre âme d'une manière inhabituelle: redevenir enfant pour s'étonner, se réjouir du merveilleux, se laisser bercer par la magie des images évoquées...Il faut dès lors, pour arriver à comprendre ce que les textes nous apprennent et saisir le sens des images proposées, ouvrir notre coeur.
L'évangile de Luc décrit un Noël populaire, fait pour les gens ordinaires, simples, riches en leur âme, remplis de la "bonne volonté" requise pour comprendre véritablement la proclamation joyeuse des messagers du ciel. Marie et Joseph quittent Nazareth en Galilée, pour aller se présenter au recensement à Bethléem. Les bergers bouleversés par la vision de l'ange divin annonciateur, portent en leur coeur la soif d'amour, de fraternité, de paix qui leur ouvre la route vers l'endroit où ils trouvent l'enfant couché dans "une mangeoire". La narration est simple, linéaire et n'évoque aucune adversité extérieure. L'enfant Jésus dans l'évangile de Luc, propose à l'humanité un chemin vers la paix universelle dans le monde, celui de la fraternité, de l'amour, du partage. C'est l'enseignement que le grand Bouddha avait déjà tenu à ses disciples au cinquième siècle avant notre ère! Ce même message est évoqué dans l'évangile de Luc. "Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté!" L'enseignement de Bouddha et le "Noël" que raconte l'évangéliste Luc se rejoignent de par leur esprit d'appel à la fraternité, à la compassion, à la paix. Un tel message peut s'adresser à tout humain quelle que soit sa culture et répond à un besoin profond de tout être humain. Notre monde actuel est-il capable d'intégrer dans la société humaine un tel "Noël"?
L'évangile de Matthieu, tout en restant aussi "mythique" que celui de Luc, se passe dans un "décor" bien différent. Cette narration est plutôt "réaliste, terrestre". Nous apprenons, au début du récit, que Joseph qui n'a pas encore "connu" Marie, est paniqué quand elle lui dit qu'elle attend un enfant. Il veut se séparer discrètement de sa compagne, mais le messager de Dieu l'informe, pendant son sommeil, des intentions divines. Dès son réveil, il fait comme l'ange lui a prescrit et prend chez lui son épouse. Ils habitent alors dans une maison à Bethléhem en Judée. Ici aucune évocation d'un quelconque recensement...Matthieu rapporte la venue des "mages d'Orient" qui suivent "l'étoile" qui les guide et qui leur indiquera l'endroit exact où se trouve le nouveau-né. Dans cette narration, il est aussi question du roi Hérode qui apprend par les mages la naissance du "roi des juifs" et qui pense pouvoir se servir des mages, par ruse, pour trouver l'endroit où se trouve l'enfant, pour pouvoir l'éliminer. Il ordonnera, par la suite, en constatant que les mages ne lui ont pas fourni les renseignements requis, le massacre des enfants de bas âge, voulant ainsi s'assurer de l'élimination de ce Jésus "roi des juifs". Nous sommes ici dans un monde dramatique, plein de menaces, d'affrontements, de cruauté, bien loin de celui des pacifiques bergers, de l'harmonie des messagers du ciel, de leur visite paisible pour adorer l'enfant couché dans une mangeoire! Les visiteurs qui arrivent,guidés par "l'étoile", sont des mages venus "d'Orient", avec le statut tout particulier attaché à cette évocation. La tradition en a fait des "rois", pour signifier leur rang particulier et leur importance. En fait ces trois personnages mystérieux incarnent le savoir, la sagesse, les sciences que l'on peut acquérir et étendre sans cesse. Leurs cadeaux individuels représentent des symboles tout particuliers: l'or, l'oliban (l'encens) et la myrrhe. L'or représente les forces dont dispose la pensée humaine. L'encens représente la catharsis qui est le moyen, pour l'humain, de purifier son âme de ses entraves égoïstes afin qu'elle puisse accéder à la vérité. La myrrhe symbolise la force considérable de la volonté. Ces "mages" représentent donc, à travers les symboles attachés à leur offrande, des individualités qui possèdent un immense savoir, celui que l'on peut acquérir par les expériences au cours de vies terrestres, ils représentent l'élite parmi les "savants", les "scientifiques," à une époque de l'humanité où ce terme n'existe pas encore, dans l'acceptation actuelle. Ces mages "viennent d'orient", où les savoirs sont alors les plus poussés et on peut supposer que les trois personnalités représentent la synergie de ces savoirs: ils ont la connaissance non seulement de ce qui vit et existe sur terre, mais savent aussi "lire" dans le ciel, pour observer non seulement la voûte étoilée, mais aussi y déchiffrer les messages occultes qu'elle peut afficher, pour ceux qui sont capables de les déchiffrer. En se prosternant devant l'enfant, ils s'assujettissent humblement, en reconnaissant par leur geste, que leur savoir, certes grand, ne saurait se comparer à celui des puissances de l'univers, du divin, dont l'enfant incarne à la fois l'humilité et la grandeur. Cette "imagination de Noël" garde son sens initial aujourd'hui: tout savoir, tout spécialement celui dont s'enorgueillissent les scientifiques de tous bords, reste extrêmement limité en comparaison de "Celui" qui a su créer la terre et l'univers tout entier... Tout orgueil démesuré à ce sujet se révèle dès lors, comme du pur narcissisme et devient assez insignifiant sinon ridicule. Nulle intelligence humaine ne saurait être supérieure à celle qui a tracé les espaces que nous habitons et créée l'être humain. Ce dernier est le fruit de la terre le plus précieux et toute science qui, par ses applications, nuit à la véritable vocation humaine, est le contraire du "Noël" voulu par les mages.
L'évangile de Luc et de Matthieu illustrent donc des situations, des intentions bien différentes, mais complémentaires. D'une part un scénario qui veut toucher le coeur humain, pour l'humaniser davantage, inciter l'être humain à "recouvrer son innocence originelle", non pour devenir infantile mais pour réapprendre à s'étonner de la vie, développer l'intérêt pour les autres, pour mieux les comprendre, les aider, les aimer davantage. D'autre part, chez Matthieu, nous trouvons une incitation à dépasser la seule perception matérielle du monde et des êtres qui y vivent: la pensée humaine donne accès aux savoirs possibles sur notre terre. Cela est nécessaire à l'être humain pour progresser. Mais notre pensée doit s'exercer à aller plus loin que la réalité tangible, pour accéder aux réalités spirituelles qui fondent le monde matériel. Notre intelligence doit se mettre au service de l'humain, pour qu'il puisse se développer dans un contexte social incitant à la créativité et à la progression humaine. Elle doit se "prosterner" devant les exigences véritables de la nature humaine, pour en mesurer la grandeur et la vocation. Chaque être humain mérite de vivre, pour s'épanouir, pour développer ses propres talents. C'est en purifiant notre vie intérieure de nos égoïsmes, par une catharsis symbolisée par l'image de l'oliban, de l'encens, que nous aurons accès au mystère humain de "l'autre", pour mieux le servir et l'aimer. Pour cela, la force de la volonté personnelle, symbolisée par la myrrhe, sera sans cesse nécessaire.
Voilà des images de Noël qui sont bien loin de celles que nous présentent les médias de notre temps, qui ne cessent de vouloir nous suggérer que la fête de Noël ce ne sont que les lumières multicolores, les pères Noël et les paquets-cadeaux! Si notre imagination sur Noël se limite à ces stéréotypes de consommation, nous nous lasserons vite, parce que, en définitive, tous ces biens matériels, parfois enviables, souvent aussi inutiles, sont tout de même incapables, à long terme, de nous combler. La société de consommation a ses mérites, mais aussi ses limites. Si elle néglige le facteur humain, si elle tolère des injustices sociales, si elle n'apprend pas à partager les richesses et l'amour de la vie avec les autres, si elle oublie ceux qui sont dans la misère, elle ne fera que nourrir des rancoeurs qui finiront par s'affronter dans la violence et la souffrance. Prenons le temps de relire les textes qui sont à la source de la fête de Noël, pour en tirer un enseignement précieux et une force nouvelle. Les premiers chrétiens ne fêtaient pas Noël comme nous, car leur joie de Noël était vécue dans leur âme, dans leur coeur. La volonté de nous ressourcer à partir de ces textes ne doit certes pas nous priver de fêter Noël selon nos traditions, ni nous empêcher de faire des cadeaux pour faire plaisir. Mais mieux comprendre le sens de Noël nous permettra d'avoir un regard nouveau sur cette fête et remplira notre âme d'une grande sérénité, pour apprendre à nous ouvrir aux autres, pour nous sentir solidaires et respectueux finalement de toute l'humanité. Les messages d'humanité que contiennent les évangiles de Luc et Matthieu ont donc un caractère universel: ils touchent tous les humains, quels que soit leur sexe, leur culture, leurs convictions politiques et spirituelles. Que Noël redevienne pour nous une véritable redécouverte, un émerveillement: une joie véritable, la fête de la grandeur de la dignité humaine, telle que l'illustrent magnifiquement les belles cantates de J.S. Bach! Noël reprend dès lors son sens véritable et devient alors un véritable message de joie, d'espérance et d'amour!
Notre pays est en crise profonde. Le chômage en hausse constante précarise notre société et crée la peur et souvent un profond désespoir...des milliers de foyers sont fragilisés et vivent dans la hantise du lendemain. Perdre son emploi est plus que perdre un revenu, c'est se trouver devant un néant vertigineux d' où surgissent nombre de questions inquiétantes. La vie peut, dès lors, devenir un enfer...Nos économistes constatent que nombre de pays sont fortement endettés. Les principales victimes sont les travailleurs qui se retrouvent au chômage, avec l'inquiétude du lendemain. .L'économie du profit immédiat, de la spéculation montre son vrai visage: celui de l'inhumanité et de la destruction sociale: nos sociétés sont devenues des groupes d'affrontement, où le plus fort l'emporte, c'est la loi de la jungle.
IL serait temps que chaque individu de notre société prenne conscience de l'enjeu. Si nous restons passifs, notre société deviendra de plus en plus asociale et inhumaine: peu à peu les "acquis sociaux" obtenus après d'âpres luttes au fil de années risquent de disparaître, au profit de spéculations financières qui sont le contraire de l'humanisme et de la fraternité humaine. L'économie doit être au service des hommes, pour leur permettre de vivre dignement. Si cet enjeu important est négligé,la société se fractionne et s'épuise dans l'affrontement sous diverses formes: une guerre permanente où la société devient un lieu de mort au lieu d'être celui de la vie. La vie sociétale se construit ou se détruit au fil des jours, selon le style de vie...Chaque individu participe à cette dynamique. Une analyse de la situation de notre pays montre que notre société n'a pas su tirer une leçon des erreurs du passé: malgré crises et échecs, nous continuons à participer à une société qui préfère l'argent, la consommation à outrance, en oubliant que la vocation humaine porte d'autres exigences, celle d'un humanité solidaire, pacifique et vraiment fraternelle. Si cette exigence est mise en pratique, notre société devra s'organise autrement, aura d'autres priorités...Chacun de nous, à ce niveau, devient responsable du devenir de notre société. Ce n'est pas une fonction réservée aux " spécialistes" proclamés ou institutionnalisés. La crise actuelle est un signal fort: il faut changer nos comportements, notre manière d'analyser les évènements pour pouvoir les comprendre...Sinon nous risquons de perdre peu à peu ce qui donne du prix à notre vie : notre humanité, notre conscience humaine, notre vocation, notre liberté. A quoi bon proclamer à longueur d'année les idéaux républicains, si nous les renions tout le temps! La seule dynamique de l'argent et du profit n'est pas un garant de préservation d'une humanité solidaire et fraternelle. l'actualité nous démontre tout le contraire.. A nous de l'observer , de réfléchir et de réagir, si nous voulons préserver notre humanité et la solidarité humaine. Les égoïsmes détruisent la société humaine, la solidarité assumée permet de construire une société nouvelle basée sur la paix et l'amour. Nous sommes sans cesse interpellés par l'actualité: saurons-nous répondre d'une manière humaine, digne, juste et efficace ?
Le journal satirique français qui a diffusé des caricatures de Mahomet, à défaut de rentrer dans les annales du journalisme comme modèle exemplaire à suivre, a réussi sur deux plans dans sa démarche : créer l'évènement et gagner beaucoup d'argent! Bon coup médiatique et économique... En France, la liberté d'opinion est "sacrée", dans un pays républicain qui se dit laïc!.. Le journalisme satirique de notre pays a une longue histoire. Mais la satire, l'humour d'un Rabelais ou d'un Voltaire était bien différent et bien plus fin, plus génial que celui que certains auteurs nous présentent aujourd'hui, qui est parfois vulgaire et souvent agressif... A l'époque glorieuse de la radio, dans les années après la deuxième guerre mondiale, les "chansonniers français" savaient distiller avec beaucoup de finesse et humour les défauts de notre société, en alliant la dérision à la culture. Nous savons tous que l'humour est un art très particulier, qui revêt des aspects très différents selon les époques et les pays. On peut aussi se rendre compte que les pays où l'humour est proscrit, sont ceux où règnent des dictatures politiques ou religieuses. L'humour, dont la caricature est une des expressions particulière, est révélateur de la psychologie d'un pays, de ses habitants... Les humoristes anglais, américains, allemands, hollandais, français ont toujours eu leur trait, leur style, leur vision spécifique. L'humour peut être "bon enfant", mais il peut aussi être ravageur et destructeur.
L'humour peut être une arme efficace contre les régimes dictatoriaux et les fanatismes dans tous les domaines. Les tyrannies craignent toujours toutes les expressions humoristiques, car elles sont révélatrices de la fragilité, de l'horreur et de l'absurdité des régimes inhumains. L'humour peut être parfois une arme aussi dangereuse que celle qui menace physiquement des humains: il peut mettre à nu les travers et les contradictions d'un régime politique en dérive. La réalité perverse illustrée à travers un dessin humoristique parfois accompagné d'une légende révélatrice, peut s'avérer très menaçante pour les personnes visées: "le roi est nu", il perd toute autorité et devient ridicule. L'humour est déstabilisant : un peuple qui rit ne cède plus à la peur et devient une menace sourde et grandissante pour un régime dictatorial. Il est donc logique que tous les régimes politiques vraiment démocratiques, attachent une importance essentielle, dans leur constitution, à la liberté d'opinion, dont font évidemment aussi partie toutes les formes d'expression satirique.
Nous avons en France la liberté d'opinion et d'expression. Elle est l'aboutissement d'une histoire riche en affrontements de toutes sortes. L'ère des lumières initiée par des philosophes, des écrivains, a ouvert une large voie à toutes les formes d'expression critique dont les dessins humoristiques sont une merveilleuse illustration. Les pays ennemis ont souvent critiqué et malmené leurs adversaires avec les armes de l'humour. Il suffit de parcourir les dessins satiriques anglais ridiculisant Napoléon, les caricatures françaises ridiculisant l'empereur Guillaume ou Bismarck ou encore les dessins allemands illustrant les dérives de Napoléon III...Au cours de la deuxième guerre mondiale, les belligérants ont largement utilisé les illustrations satiriques pour ridiculiser leurs ennemis. L'humour est donc une arme efficace, s'il est bien exercé.
L'humour est révélateur du degré d'évolution d'une société. Comme évoqué plus haut, un pays où la critique satirique, humoristique est interdite, vit sous un régime primitif ou dictatorial. Ce sont des pays où l'on persécute les opposants, où on les emprisonne, les torture, où on les tue. Un régime qui proscrit toute forme d'humour, transforme peu à peu le pays en prison. En partant de cette réalité insoutenable, il devient évident que dans un pays vraiment démocratique, la liberté d'expression doit rester un droit fondamental. On peut donc comprendre que les Français tiennent à ce droit essentiel et refusent de se laisser intimider par toute forme de menace. Doit-on pour autant pratiquer un humour corrosif sans restriction, quels que soient les sujets traités? Nous savons que le journal satirique français par excellence, qui a déjà une très longue histoire, le "Canard enchaîné", a souvent été interdit, confisqué, attaqué en justice...mais il existe encore! Mais ce journal se distingue par son style tout particulier,"typiquement français", alliant une certaine élégance d'écriture à un sens exercé de la dérision. Tout en restant corrosif et habile, il s'est toujours cantonné dans des limites raisonnables et acceptables. Un journal comme Charly Hebdo a adopté un style beaucoup plus brutal, préférant la provocation à la démonstration.
Nous savons que le monde musulman est aujourd'hui très diversifié, dans ses politiques et ses visions du monde. Une majorité de musulmans sont très attachés à leur religion et considèrent les caricatures de Mohammed, leur grand prophète, comme une grave injure, un sacrilège, une provocation. Est-il, dès lors, vraiment utile de "verser de l'huile sur le feu" en ridiculisant cette personnalité considérée comme sacrée? Nous savons que les civilisations évoluent à leurs propres rythmes et qu'il est absurde et irresponsable d'exiger que tous les peuples aient, simultanément, les mêmes ouvertures d'esprit, les mêmes opinions...Chacun a le droit d'avoir ses propres idées, convictions, croyances. Nous savons tous, à travers notre propre expérience, que nous ne pourrons jamais forcer quelqu'un à adopter nos opinions, même si elles nous paraissent justes et fondées. On peut dès lors se poser la question de l'utilité d'une publication comme celle de Charly Hebdo. Ceux et celles qui achètent ce journal, le font parce qu'ils adhèrent, pour une partie, aux idées exposées. Ils les partageraient aussi sans l'existence du journal...Le fait d'acheter le journal peut donc être interprété comme une approbation tacite de son contenu. Une sorte de référendum journalistique contre ceux qui vénèrent le prophète... Il ne faut dès lors pas s'étonner, si les plus radicales des mouvances islamistes, y trouvent un sujet de révolte et d'appel à la vengeance! Certes, la liberté d'opinion doit rester le droit et le privilège de chaque individu. Ce droit essentiel est une garantie fondamentale en France. Mais est-il nécessaire, pour autant, de provoquer ceux et celles qui ont une autre opinion que nous, dans un domaine qu'ils considèrent comme sacré ?
La liberté de chacun s'arrête là où commence celle des autres. Chacun, chacune a son propre parcours qui doit être respecté. Nous sommes fiers de vivre dans un pays où les droits de l'être humain sont respectés. Cela confère le droit à la différence, du moment que les droits inaliénables de chaque individu sont strictement respectés. Beaucoup de musulmans de notre pays sont mal à l'aise: ils se considèrent comme des citoyens français, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, mais ils ne peuvent comprendre une forme de liberté qui devient un prétexte, pour blesser leurs sentiments religieux. Chaque religion a ses croyances qui doivent être respectées, même si elles ne sont pas partagées. Que de fois la religion chrétienne, ses croyants, n'ont-ils déjà été ridiculisés? Mais dans un pays "laïc", cela doit être accepté....On s'est peu à peu habitué dans notre pays, à ces formes de désacralisation . Bien des chrétiens ont aussi compris que leur religion intime était inaliénable et fondée sur la foi au Christ rédempteur et non sur les exigences dictées par le pouvoir du Vatican...
Nous vivons dans un pays merveilleux, qui a une longue histoire et qui est fier d'arborer ses idéaux républicains. Mais l'idéal attaché à la notion de liberté a des exigences qui dépassent celles d'avoir la possibilité de pouvoir faire n'importe quoi. La liberté n'a de sens que si elle sait se tracer les limites raisonnables, qui sont celles du bon comportement, dans une société faite de cultures différentes. J'ai le droit absolu de vivre selon mes croyances, ma foi, mes convictions, du moment où je n'empiète, ni ne blesse celles des autres. Dans l'optique de la foi chrétienne on dit "aime ton prochain comme toi-même" ou encore "ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse". Dans une approche laïque, on qualifierait cette attitude, par l'expression "avoir du tact" ou encore "avoir du "savoir-vivre". Risquer de blesser, de heurter l'autre, pour le simple fait d'avoir une opinion différente que je juge comme la seule valable, est maladroit et injuste à la fois. Que de fois, dans notre propre vie n'avons-nous dû, au fil des années, corriger nos opinions, nos convictions? Notre vigilance constante est cependant de mise, dès qu'il s'agit de préserver l'intégrité de la dignité humaine, de sauvegarder les droits attachés à chaque individu dans une société humaine évoluée. Défendre à tout moment la dignité humaine est un combat justifié et nécessaire. La provocation seule, surtout si elle est brutale, ne portera jamais de bons fruits. Agir de manière démonstrative et blessante n'est pas un véritable combat démocratique, même s'il est mené sous une bannière laïque.
La critique humoristique a ses propres lois et ses propres règles. Si elle veut avoir véritablement du sens, elle doit éviter une facilité qui a pour seul but d'être outrageante et blessante. L'agressivité n'a encore jamais été un moyen d'entente et d'apaisement. Etre attentif à tout ce qui entrave la liberté de conscience est un combat digne d'une civilisation évoluée. Tout le reste n'est qu'une démonstration d'un jugement hâtif, primitif, irresponsable. Cette tendance est toujours présente dans notre société, que ce soit dans la presse, la télévision, la radio. C'est la triste signature d'une minorité qui privilégie l'humour grinçant, voire blessant, à celui bien plus valable qui choisit la critique fine et originale. Le niveau culturel d'un pays se vérifie à la qualité de son humour: ce dernier n'est-il point un reflet du degré d'évolution d'une société?
La critique humoristique est un art particulier, très subtil. Si elle se limite à des allusions blessantes, grossières et primitives, des injures agressives, elle devient contre-productive. Notre constitution nous réserve le droit d'avoir nos propres opinions, nos propres croyances, notre propre culture. Les deux grandes guerres mondiales, l'histoire des colonies que nous avions mises sous bannière française, imposent à la France une vision particulière de ces cultures qui se sont mélangées, au fil des années, à la culture française d'origine. La paix sociale ne peut être garantie que si notre pays sait intégrer harmonieusement dans son tissu social, les populations immigrées, en leur garantissant les mêmes droits mais en exigeant les mêmes devoirs que pour les Français d'origine. Cet objectif ne peut être atteint que par une volonté commune de respect des règles démocratiques et des exigences attachées à la citoyenneté française.
Le rire est une qualité humaine précieuse: il peut réajuster certains comportements et révéler les disharmonies d'une société. Mais le rire, pour garder son utilité, doit se plier à une discipline personnelle indispensable: ne pas blesser l'autre, respecter sa dignité, ses croyances. Nous savons que les intégrismes haïssent toute forme d'humour, car ce dernier est révélateur des disfonctionnement et de l'arbitraire inhérent à ces régimes. Il faudra toujours se méfier des gens qui ne savent pas rire ou ne plus rire: ils deviennent peu à peu inhumains et dangereux pour la société. Notre société doit continuer à cultiver son humour digne d'un pays, qui a une longue et riche histoire. Refuser la facilité outrageante pour cultiver un humour sain et jubilatoire, constructif. Retrouver la finesse de l'esprit français dont nous trouvons de nombreuses traces dans nos écrits , nos enregistrements d'artistes renommés, notre cinéma dont l'humour a présenté des variantes passionnantes! La France a souvent prouvé que son humour sait être inventif, drôle, varié: il suffit de bien choisir les sujets et trouver un style digne du génie, de" l'esprit français"!.. Réécoutons les prestations de nos célèbres humoristes et chansonniers: nous y trouverons des enseignements utiles pour proposer un humour digne de ce nom!
Il est toujours curieux de consulter les revues hebdomadaires, pendant la période estivale. Le nombre de pages est si réduit que l'on a l'impression que la revue a fondu comme neige au soleil: comme pendant l'été les annonces publicitaires sont presque absentes, le nombre de pages diminue en rapport et l'hebdomadaire est ultra mince. Les articles traitant de l'actualité sont assez succincts à telle enseigne qu'il vous semble que les évènements mondiaux ont, eux aussi, adopté un rythme de vacances ! Les journalistes, obligés d'étoffer quelque peu leur journal, s'efforcent de trouver des "sujets bateaux" qui reviennent régulièrement à cette époque de l'année: l'argent, les affaires louches, le pouvoir, les religions, la violence, le sexe, les pouvoirs occultes...En général ces sujets sont traités assez superficiellement, les journalistes se contentant de piocher dans quelques ouvrages plus ou moins récents. sachant qu'il ne faut ni ennuyer, ni contrarier, mais "distraire", puisque c'est le temps des vacances...! Dans cette démarche ,un des hebdomadaires a choisi comme titre: "Peut-on s'aimer toute la vie?". Un sujet qui, en un temps où nombre de couples sont séparés, divorcés, où nombre de femmes sont seules à élever un ou plusieurs enfants, n'est pas particulièrement porteur. Les journalistes ont donc ajouté au gros titre, trois sous-titres qui devraient être plus fédérateurs: les duos célèbres, les nouvelles clefs du couple, le filon du coaching. Ces sous-titres sont censés étoffer le sujet!...Pour illustrer la rubrique "duos célèbres, on évoque le nom de couples connus tels Alexandra Lamy et Jean Dujardin, Hollande et Royal, Depp et Paradis, le couple Bayrou, Obama, le couple Ayrault, Jean Piat et Françoise Dolto, Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal, le couple Clinton...Ce panel de couples divers, illustre la diversité des situations: couples divorcés, reconstitués et quelques couples solides (Bayrou, Obama, Ayrault, Juppé). Chaque lecteur pourra donc y retrouver une trace de sa propre situation matrimoniale. Un constat qui en fait, n'incite pas à une réflexion plus profonde, puisque la lecture est censée distraire...Cerise sur le gâteau: un petit texte expliquant que contrairement à ce que l'on croit généralement, ce sont les hommes qui ont l'esprit romantique et les femmes qui sont souvent prédatrices ( pour 52% des hommes le sexe est forcément lié au sentiment...alors que 56% des dames pensent le contraire! Un sexologue ajoute que l'homme peut avoir un désir permanent, alors que le désir féminin est très conditionné par le sentiment amoureux! Et de conclure que décidément il est difficile de trouver une thérapie valable pour l'harmonie du couple, étant donné que les fantasmes masculins et féminins divergent considérablement. L'évocation se prolonge par une évocation hétéroclite des préférences érotiques et sexuelles des partenaires... Suit alors une étude intitulée "l'amour en six solutions durables". Deux couples sont présentés, qui dans une réponse brève, présentent leur vision sur l'amour: l'un proclame "nous sommes restés indépendants", l'autre "nous nous sommes construits ensemble"...Des affirmations opposées puisque l'une revendique un "amour fondé sur l'indépendance des conjoints, l'autre sur leur solidarité. On aura compris que les notions concernant l'amour varient parce que la signification de cette valeur reflète la vision psychologique, éthique, morale des personnes concernées. C'est un peu l'auberge espagnole où l'on consomme ce que l'on a apporté soi-même... Les "solutions durables" proposées reflètent assez bien ces divergences parfois étonnantes. La première solution "remède", c'est la "distance". Selon cette étude, 8% des 18-79 ans, soit un peu plus de 3,8 millions de Français, vivent une relation stable "non cohabitante". Ce choix de vie se "démocratise", est de plus en plus reconnu et valorisé, car il permet de conjuguer "affirmation de soi et sentiment amoureux. Ne pourrait-on pas être plus réaliste et dire qu'il s'agit de la cohabitation de deux égoïsme qui se trouvent légitimes? Il semble que l'idée de partager "joies et peines" au sein d'un couple, est considérablement estompée! Or cette notion n'est-elle pas évoquée lors des mariages tant civils que religieux? La seconde idée évoquée est celle de la "fusion": belle image qui nous évoque le "bel amour" ou encore un romantisme merveilleux...Chassez cette "rêverie", car elle est nocive: un "'spécialiste" affirme que "l'amour fusion peut être envoûtant, mais en réalité, c'est un doux poison...On s'y adonne avec volupté, puis cet amour vous étouffe...et pour les cas extrêmes, ça finit toujours mal car le couple est dans l'auto -dévoration (!)...Les lignes qui suivent, sont de la même veine, pour affirmer que les couples fusionnels sont dangereux, autant pour eux mêmes que pour la société...Cela est d'autant plus drôle que tout près de ces lignes, se trouve une grande photo d'un couple (77 et 78 ans) qui semble très heureux et qui proclame qu'un divorce est, pour eux, inimaginable! Ils sourient tous les deux et ne semblent nullement ni abêtis ni névrosés! Cela contredit donc les affirmations et thérapies des sexologues, thérapeutes et psychiatres qui font référence dans cette étude. Le troisième point important dans cette évocation, c'est l'importance du "sexe". Comment pourrait-on oublier cette composante que l'on considère comme essentiel dans l'amour? Là tout semble clair: il faut casser la routine et faire la révolution sous la couette! On évoque un magazine qui aurait proclamé l'importance primordiale du désir et écrit que "la pipe était le ciment du couple"...Chacun pourra se forger son jugement sur la hauteur de vue d'un hebdomadaire populaire édité essentiellement par des femmes, pour les femmes! Une revue concurrente titrait un de ses articles "l'infidélité est-elle à la mode"? Voilà encore une façon curieuse de s'interroger sur l'amour...d'autant plus que, selon un sondage d'IFOP de mars 2012, 30% des personnes ayant été en couple déclaraient avoir été infidèles! La même "étude" conseillait aux couples de mettre au point des scénarios sexuels ou de regarder des films érotiques pour faire "durer" le plaisir. Mais comme cela exige la collaboration des partenaires qui n'est pas toujours évidente, le magazine proclame, qu'à ce titre, la masturbation est indispensable! Mais cela ne suffit pas: la routine tue le désir, donc il faut s'efforcer d' en sortir, en se "ménageant des escapades...Finalement, même cet "effort" s'avère inutile car "les contraintes de la vie reprennent toujours le dessus, il ne sert à rien de vouloir recréer la magie de la passion!"Comment dès lors, ne pas croire que cultiver l'amour est une corvée redoutable, pleine d'obstacles qui menacent sans cesse le bonheur d'un couple? N'est-ce pas démotivant pour tous ceux et celles qui rêvent d'une union d'amour? Puis vient un paragraphe qui encourage les couples à essayer le "romantisme" pour donner du piment à leur amour. "Faites le test des amoureux romantiques" et vous ne serez pas déçu. "Jouez le scénario" qui a pour type fondamental, le style "voyage à Venise"....Couchers de soleil, déclarations "yeux dans les yeux", SMS surprises, sérénade musicale. Comme dans les films sentimentaux: c'est complètement "kitch", mais cela peut être miraculeux...au moins pour un moment...Mais l'article prévient aussitôt que ce n'est pas une panacée "quand la crise est trop importante". Il faut alors "aller en profondeur" et consulter un spécialiste qui devra découvrir ce qui ne va pas! Voilà pour le moins un aveu direct: les partenaires sont incapables de se comprendre quand il s'agit d'aller au-delà des apparences! Tout n'aura été que du cinéma, donc de l'illusion...Cela donne-t-il vraiment envie d'aimer? Après ce constat guère encourageant sur l'amour, l'étude aborde le coté religieux de la question: la foi. On sait que durant des siècles, le mariage scellait, par une cérémonie religieuse, l'union d'un couple qui était appelé à avoir une descendance, à vivre dans la fidélité, le partage des responsabilités. Il est curieux que, malgré l'érosion de l'idée du mariage religieux aujourd'hui, selon une étude Ipsos, 51% de Français veulent encore célébrer leur union à l'église! La raison de cette attitude? Parce qu'ils jugent que le mariage religieux représente un moment fondamental, symbolique dans la vie...Ne serait-ce pas, inconsciemment, aussi un "voeu pieux" pour rechercher une pérennité de leur union? 48% de Français pensent qu'il s'agit d'une bonne tradition! 37% le feraient par conviction religieuse. Il est curieux que, dans une société matérialiste et souvent athée, il reste beaucoup de couples qui veulent, à travers une cérémonie religieuse, affirmer le sérieux de leur décision...Il s'agit là, d'une affirmation de foi assez particulière: le mariage religieux associe, au-delà de la cérémonie festive, l'idée de l'aide spirituelle jugée importante pour la réussite et le bonheur du couple. La foi peut, selon certains couples, consolider un mariage: "la foi n'est pas une recette magique, mais quand on sait que Dieu s'engage avec nous et qu'on pourra ressourcer notre amour de couple dans un amour plus grand, cela aide..." pensent-ils... Le dernier aspect de l'amour abordé dans cette étude journalistique, concerne le sujet de "l'écoute". Nous savons tous que lorsqu'un couple ne se parle plus, c'est la voie ouverte vers le divorce. Au lieu de s'écouter, de s'expliquer, on se referme sur le mutisme, le silence: l'amour est mort... Mais pas de panique : pour remédier à cet état de fait, notre société a inventé des lieux de rencontre où les couples en difficulté peuvent venir discuter, en présence d'une tierce personne habilitée à ce genre de réunion. Il existe des "journées du couple", des "cafés couple". Dans ces réunions, on s'efforce de dénouer les situations, pour essayer de retisser une compréhension mutuelle, une vraie "entente". Les causes de "surdité conjugale" sont multiples: manque d'un véritable dialogue amoureux, de paroles gentilles, de moments d'échange et de confidences, de cadeaux, de services rendus, de gestes de tendresse. Il faut comprendre véritablement son partenaire, pour savoir ce qui est important pour lui et cela évitera bien des crises et des difficultés. Il suffit souvent de peu, pour rendre l'autre heureux. Souvent on ne prend pas le temps pour discuter sérieusement, patiemment, pour aborder ensemble les solutions possibles. Envisager l'avenir en commun, essayer de résoudre les problèmes ensemble, évoluer tous deux à tous les âges de la vie commune. Il est essentiel d'accepter que chaque individu, homme ou femme, ait ses propres pensées, ses envies personnelles, ses propres perspectives. Savoir en tenir compte est une preuve évidente d'amour! Cette étude journalistique aborde aussi le rôle des "coachs", les spécialistes censés conseiller, voire accompagner les couples en péril. On trouve ces "experts en amour", tant dans les annonces des journaux que sur Internet...Inutile de souligner que l'essentiel de ce potentiel de spécialistes est constitué par d'innombrables "experts" qui promettent monts et merveilles en amour, contre espèces sonnantes et trébuchantes. Les victimes crédules sont nombreuses et l'argent est dépensé pour un résultat pas toujours à la hauteur... Pour conclure le sujet "peut-on s'aimer toute une vie", l'hebdomadaire évoque "l'aspect scientifique" du sujet abordé: le choix du conjoint est déterminant, d'autant plus qu'il faut tenir compte d'une réalité indéniable: un conjoint est toujours influencé par des facteurs biologiques. Son système immunitaire, sa pigmentation, sa morphologie en est tributaire...Alors on évoque le monde animal, ses instincts, ses habitudes naturelles proches, sous bien des aspect, de l'humain. Puis suit une série d'arguments "classiques": est-ce l'ADN, la physiologie qui détermine le comportement humain ou serait-ce plutôt l'influence de la société, de l'éducation, de la culture. Le facteur immunitaire serait déterminant, variable selon les populations et jouerait un rôle dans le choix du partenaire...Pour finir, le journaliste précise que tout cela n'a rien à voir avec une recherche de prétendus gènes de choix du conjoint...Pourquoi dès lors en parler dans cet article? Et de conclure: "la génétique nous éclaire sur notre passé et pas sur l'avenir,et c'est tant mieux". Curieux, non? On aura compris qu'un sujet aussi important que l'amour, mériterait d'être traité et abordé sous d'autres angles plus passionnants. Pourquoi les auteurs de ces divers articles ne se sont-ils pas intéressés davantage aux "vieux couples" ? Ils auraient pu les questionner davantage sur leur façon de vivre, de comprendre et de vivre l'amour au quotidien. Leur demander comment ils abordent la vie commune, sans s'ennuyer, sans s'affronter, sans se réfugier dans l'égoïsme! Nos journalistes diront sans doute qu'ils ne sont pas représentatifs de la majorité des couples... Or, si la majorité est certes représentative, elle ne désigne pas toujours le meilleur d'une communauté. Qu'une majorité de couples aille souvent d'échecs en échecs, est peut-être le résultat logique de divers disfonctionnements au sein d'une union. Loin de prétendre donner des "leçons de réussite" pour le couple, il serait peut-être judicieux de réfléchir sur ce qui peut vraiment unir et finalement souder un couple. Si la sexualité peut jouer un rôle important, elle ne saurait être le seul facteur déterminant. On sait bien que la sexualité seule n'est nullement garante, à long terme, de la solidité d'un couple. Il faut encore bien d'autres conditions, pour pouvoir affronter les épreuves du temps. Etre complices dans les multiples aventures que la vie propose, savoir s'étonner et découvrir ensemble les merveilles du monde, s'ouvrir ensemble aux nombreuses surprises que peut nous proposer le quotidien, savoir rire et parfois pleurer ensemble au cours des parcours de l'existence. Les couples qui durent sont ceux qui savent épanouir leur personnalité, s'enrichir des beautés de la vie, être libres dans une solidarité spontanée et naturelle. Savoir découvrir sans cesse dans l'autre de nouvelles richesses humaines, au fil de l'existence commune. Constater que l'autre est une sollicitation à donner le meilleur de soi-même, pour grandir dans un bonheur sans cesse renouvelé, dans une tendresse partagée. C'est quand les preuves d'amour spontanées, naturelles, quotidiennes s'amenuisent pour finir par mourir, que le couple commence par se défaire. Un couple heureux est fidèle, non par devoir, mais par une vocation évidente, basée sur la confiance et l'amour véritable . Une merveilleuse manière de prouver à l'autre qu'il existe et qu'il fait profondément partie de ma vie. Chaque couple doit construire cet édifice merveilleux que constitue un amour partagé, une union solide, sincère que chacun tient à préserver et à enrichir, dans la durée. Vivre au quotidien son amour à deux peut constituer la plus belle des ambitions, qui se construit librement, avec persévérance et une volonté commune. Le bonheur conjugal ne se construit pas tout seul, c'est un art que l'on doit pratiquer et perfectionner à deux. Respecter la personnalité de l'autre dans les multiples occasions que nous offre la vie. Dans une vie de couple, l'égoïsme est dangereux et peut devenir l'ennemi, le destructeur de l'amour. Le couple peut être un espace privilégié où, au fil des jours, il invente, dans diverses situations de vie, des nouvelles formes d'expressions de l'amour. Merveilleux exercices de "pratiques d'amour" qui vont bien au delà de l'amour physique, pour inventer dans la réalité quotidienne, sans cesse de nouvelles manières d'aimer, de transcrire ce qui habite en notre coeur... Cet amour devra alors, pour respirer et ne point sombrer dans un égoïsme partagé, s'élargir toujours davantage, en y incluant les autres. "Aimer l'autre" aboutira aussi à "aimer tous les autres", car le "bel amour" d'un couple devra aussi être une lumière, un espoir d'humanité partagée pour la société dans laquelle nous vivons. Le message christique, loin d'être une fiction, prendra toute sa valeur, s'il s'inscrit dans la réalité quotidienne. Dans son livre "le mystère de l'amour"*, Pietro Archiati aborde le sujet de l'amour d'une manière bien différente en étudiant l'amour dans ses profondeurs et ses extrêmes diversités. C'est un livre passionnant pour tous ceux et celles qui veulent étudier ce sujet sérieusement (ce livre peut être consulté et commandé chez l'éditeur "Edifree" sur Internet). Pour finir, voici quelques courtes phrases extraites de ce livre, pour donner au lecteur une idée du style et de la teneur de ce livre exceptionnel: *l'amour est plus qu'un sentiment *l'amour est l'art de dire mille fois "je t'aime", sans se répéter *l'amour est la faculté que possède tout être humain de s'intéresser, au cours de son évolution, à tous et à tout *aimer c'est accepter avec joie le risque qu'implique la liberté de l'autre *le secret de l'amour est lié à la liberté. L'amour ne peut s'épanouir que là où règne la liberté *l'amour est l'art d'utiliser tous les moyens pour l'être humain, de ne jamais utiliser l'être humain comme moyen *l'être humain ne saurait prendre congé, car il reste fidèle à lui-même, même lors d'un éloignement physique *aimer signifie toujours vouloir la liberté de l'être aimé *l'amour est infiniment généreux, l'amour est abondance. La justice donne avec parcimonie, l'amour donne sans mesure, car il veut être prodigue. Bonne lecture!
Depuis l'époque où Molière avait écrit son "Malade imaginaire" en se moquant du monde médical "officiel" et de ses pratiquants aussi zélés que stupides, bien des choses ont changé...La science médicale a progressé, pour le bien des malades bénéficiant des techniques nouvelles, d'une médication très diversifiée, des analyses complexes rendues possibles grâce à des appareils de plus en plus perfectionnés. Aujourd'hui une large part du monde médical s'est spécialisée à tel point, que l'être humain est devenu un champ d'investigations multiples. Le monde de la médecine officielle est devenu un instrument de puissance considérable. Or cette forme de puissance génère invariablement une forme d'absolutisme, l'intolérance est souvent la règle et on emploie dès lors tous les moyens pour discréditer "l'adversaire"...la médecine complémentaire ! Parmi les sujets abordés sur ce blog, nous avons plusieurs fois évoqué l'oeuvre de Rudolf Steiner, son enseignement qui a généré de nombreuses et fructueuses innovations dans de multiples domaines dont celui de la médecine. Sollicité par des médecins, R. Steiner a tenu de nombreuses conférences où il décrit l'être humain comme une individualité dotée non seulement d'un corps physique, mais aussi d'une âme et d'un esprit. Chaque "moi" humain possède, selon l'enseignement de R.Steiner, un corps physique, un corps éthérique et un corps astral, ces "corps" ayant chacun leur fonction propre, tout en étant interactifs. La médecine dite "anthroposophique" qu'il avait instaurée élargissait considérablement le champ d'investigation. Elle ne s'affirmait nullement concurrente de la "médecine officielle", elle la complétait, en lui associant de nombreuses thérapies. Cette médecine est pratiquée depuis 1920 et a prouvé son efficacité non seulement en Suisse (où Rudolf Steiner travaillait en collaboration avec la doctoresse Ita Wegman, ouvrant le premier hôpital à Dornach près de Bâle), en Allemagne, en Hollande, mais aussi ailleurs. L'exercice de la médecine anthroposophique est réservé aux médecins diplômés, reconnus et agréés comme médecins par les administrations compétentes de leur pays. Les connaissances médicales nécessaires à tout médecin sont requises, mais il s'y ajoute une formation de la médecine anthroposophique. La fédération internationale des associations médicales anthroposophiques a élaboré en 2003 des critères de compétence en médecine anthroposophique. Cette dernière est pratiquée en cabinet médical ainsi qu'en milieu hospitalier par environ 2000 médecins dans le monde (en 2008). Aujourd'hui plus de 30 000 médecins connaissent et prescrivent les médicaments anthroposophiques! Il existe dans divers pays des hôpitaux publics ou privés spécialisés dans cette médecine. Si ces pratiques médicales étaient inutiles ou dangereuses, les tenants de la médecine officielle ne se priveraient pas de déclencher des campagnes incendiaires! Cela n'étant, heureusement pas le cas, les adversaires de cette médecine préfèrent appliquer d'autres méthodes: susciter des doutes, discréditer, critiquer, voire ridiculiser les méthodes thérapeutiques et cliniques de "l'autre médecine"...Au lieu de respecter, d'associer les "médecines complémentaires et alternatives" on met tout en oeuvre pour les mettre "à l'index" en reprenant une attitude que l'on croyait dépassée... Alors que l'Union Européenne s'intéresse aux médecines complémentaires et alternatives (CAM selon la dénomination adoptée) au point de leur consacrer un budget de recherche de 1,5 millions d'euros), on est en train, en France, d'adopter une politique contraire à ce qui est accepté et encouragé par le reste des pays européens: les CAM sont montrées du doigt par la MIVILUDES (Mission de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires), un organisme attaché au Premier Ministre! Parmi les médecines mises sous surveillance, sans aucune justification ni débat contradictoire figure la médecine anthroposophique! Alors qu'en Allemagne il existe des rencontres régulières entre les tenants de la médecine allopathique et ceux de la CAM, pour favoriser une saine collaboration des thérapies élargies, on installe en France la suspicion envers une médecine qui, depuis près d'un siècle, a fait largement ses preuves. En Suisse, cinq médecines complémentaires - dont la médecine anthroposophique -ont été inscrites dans la Constitution, afin qu'elles puissent bénéficier de l'assurance maladie de base. Aux Etats-Unis ces médecines ont droit de cité dans divers hôpitaux! Sans oublier qu'en Europe, un million de signatures ont été remises au Commissaire européen de la santé (DG SANCO) le 13 mai 2011 pour réclamer entre autres, la finalisation de la législation concernant l'enregistrement des médicaments utilisés en médecine anthroposophique! Cet acharnement contre tout ce qui concerne de près ou de loin l'anthroposophie, n'est hélas pas nouveau...N'oublions pas, les propos du député socialiste, Jacques Guyard, le 17 juin 1999 sur antenne 2 qui avait décrit l'anthroposophie comme une secte prête à toutes les malversations pour acquérir de l'argent. Des responsables d'organismes anthroposophiques lui firent un procès: Mr. Guyard fut condamné et dut payer dommages et intérêts. Mais souvent les vieux démons se réveillent et les attaques sournoises reprennent...Pourquoi? Parce que le monde médical est multiple et que, abstraction faite des différences de point de vue, de gros intérêts financiers sont en jeu. De plus, pour une large part, le monde médical est associé à des firmes pharmaceutiques dont l'intérêt essentiel est de faire d'énormes bénéfices, parfois au détriment de la morale et des malades...De nombreux scandales ont démontré que l'industrie pharmaceutique, très puissante, exerce un pouvoir énorme dans le monde de la médecine. Et,malheureusement, l'actualité relate régulièrement les effets graves, parfois mortels, générés par des médicaments utilisés en allopathie. L'affaire du médiator est un exemple récent de pratiques douteuses, parfois même immorales: scandale énorme, nombreuses victimes... En France, comme dans d'autres pays, les patients échaudés par des expériences malheureuses, font de plus en plus appel aux médecines complémentaires. La médecine dite anthroposophique, a déjà une longue expérience et ses bienfaits sont reconnus par un grand nombre de patients dans le monde entier. Comment saurait-on accepter que cette médecine soit mise aujourd'hui en doute par la MIVILUDES (Mission de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires) ? Jacques Guyard, condamné en 1999 pour avoir affirmé que l'anthroposophie était une secte, aurait-il fait de nouveaux émules? Les adhérents de la médecine anthroposophiques ne sont ni manipulés, ni exploités: ils savent, par leur propre expérience, que cette médecine obtient des résultats remarquables par des thérapies douces, diversifiées et une médication sans effets secondaires. La suspicion renouvelée, sans preuves ou arguments est donc inacceptable. C'est pourquoi l'APMA (Association de Patients de la Médecine Anthroposophique) a décidé d'entreprendre une démarche citoyenne de protestation contre des mesures qui essayent une fois de plus de discréditer la médecine anthroposophique. Elle propose aux sympathisants de cette médecine, d'adresser une lettre aux responsables de la santé publique, pour protester contre des agissements déstabilisants qui essayent de discréditer les CAM et en particulier la médecine initiée par Rudolf Steiner. On ne saurait laisser s'installer sans cesse une nouvelle suspicion fondée sur des arguments inexistants ou fallacieux. Ci-dessous, la lettre-type proposée par l'APMA, pour engager une démarche citoyenne: M. le Premier Ministre Mme la Ministre de la santé M. le Président de la MIVILUDES, Usager(s) satisfait(s) de la médecine anthroposophique, nous avons été particulièrement choqué(s) d'apprendre que cette médecine avait été mise sous surveillance par la MIVILUDES dans sa publication "Guide - Santé et Dérives sectaires". S'inscrivant parmi les médecines complémentaires et alternatives, la médecine anthroposophique est efficace, économique, sans effets secondaires nuisibles et respectueuse de l'environnement. Elle est pratiquée par des médecins et s'appuie sur les acquis de la médecine universitaire. Toutes ces raisons justifient notre option dans un contexte marqué par les accidents dus aux médicaments de synthèse. Notre démarche s'inscrit dans le cadre des libertés citoyennes (Loi Kouchner, Charte des Droits fondamentaux de l'Union Européenne). En tant que citoyens responsables, nous avons besoin de savoir ce qui justifie une telle suspicion qui jette le discrédit sur la globalité de ce courant thérapeutique. Remarquant que cette inscription n'est accompagnée d'aucune justification et n'a pas fait l'objet de débat contradictoire, nous nous demandons avec inquiétude si nous restons bien dans le cadre de la démocratie du droit. Confiants en votre juste appréciation du sens de ma (notre) démarche citoyenne, je vous prie (nous vous prions) d'agréer, M. le Premier Ministre, Mme la Ministre de la santé, M. le Président de la MIVILUDES, l'expression de ma (notre) considération respectueuse. Signature(s) A adresser à: Monsieur le Premier Ministre, Hôtel de Matignon, 57 rue de Varenne 75700 Paris. A tous ceux qui veulent discréditer la médecine anthroposophique, il est peut-être utile de rappeler les propos de Rudolf Steiner: "Il ne s'agit pas d'une opposition à la médecine travaillant avec les méthodes scientifiques admises de nos jours. Celle-là est pleinement reconnue par nous dans ses principes. Et nous sommes d'avis que ce que nous offrons, ne doit être employé dans l'art médical que par celui qui est incontestablement apte à être médecin au sens de ces principes. Toutefois, à ce que l'on peut connaître aujourd'hui de l'homme par les méthodes scientifiques admises, nous ajoutons encore d'autres connaissances acquises par d'autres méthodes et nous nous voyons de ce fait obligés, en partant de cette connaissance élargie de l'Univers et de l'Homme, d'oeuvrer également pour un élargissement de l'art médical." Ces propos de Rudolf Steiner résument, en peu de mots, la fonction essentielle de la médecine anthroposophique. Que penser, dès lors, des médecins, spécialistes, scientifiques qui sont des adversaires de la médecine proposée par R.Steiner? Sont-ils prisonniers des privilèges de leur propre caste? Pourquoi refuser une médecine élargie, sans l'avoir expérimentée sérieusement, objectivement ? Les scandales nombreux connus et ceux qui ont été occultés au sein de la médecine officielle, donnent-ils encore un droit inconditionnel sur une priorité essentielle de l'être humain: le libre choix thérapeutique ? La France qui est fière d'être le pays des droits de l'homme, peut-elle accepter que ses citoyens soient mis sous tutelle pour ce qui concerne son bien le plus précieux qui est sa santé? Il semble évident que le seul juge en matière de santé, c'est chaque femme, chaque homme individuellement. Nous sommes tous concernés par les problèmes de santé.. Les moyens d'information dont nous disposons aujourd'hui sont immenses: à nous de nous informer aux bonnes sources, pour nous forger notre propre opinion. Comment ne pas être consterné quand on voit qu'aujourd'hui des sommes considérables sont investies dans des pratiques médicales onéreuses parfois inutiles. Nous sommes tous responsables de notre santé. A nous de défendre les médecines que nous jugeons utiles, efficaces, appropriées. La liberté humaine doit aussi pouvoir s'exercer dans le choix des médecines qui nous conviennent. Chaque individualité est unique et doit être libre de choisir sa manière de se soigner. L'esprit humain ne doit être enfermé dans un dogmatisme religieux qui contraint l'esprit à se plier à une autorité religieuse, de même, en ce qui concerne sa santé, il ne doit être soumis à des directives imposées par des autorités sanitaires. Il est intolérable que des médecines qui ont fait largement leurs preuves, soient discréditées. Les responsables politiques sont parfois moins zélés quand il s'agit de dénoncer des disfonctionnements des services de santé... On souhaiterait que la même vigilance s'exerce dans tous les services qui s'occupent de la santé humaine! Les citoyens qui ont fait librement le choix des CAM dont fait partie la médecine anthroposophique, ont le droit de préférer cette médecine qui leur convient. Il serait souhaitable que notre nouveau Président de la République, qui est le président de tous les Français, soit vigilant et soucieux d'une politique de justice et de véritable tolérance. A ce titre, il ne saurait accepter que les CAM restent sous la tutelle de la MIVILUDES, alors que l'Union Européenne respecte et encourage les médecines complémentaires et alternatives! Il serait donc souhaitable que beaucoup de citoyens et de citoyennes participent à cette campagne, pour affirmer leur volonté d'avoir le choix de leur médecine. La liberté de choix est un élément fondamental dans un pays qui se veut défendeur des droits de l'homme. Elle est d'une importance vitale pour tout ce qui touche aux domaines de la santé! A nous d'être soucieux de notre liberté, conscients de notre responsabilité dans la société où nous vivons, pour être prêts, à tout moment, à défendre nos droits fondamentaux!
Le 18 mai de cette année, Dietrich Fischer-Dieskau, une des plus belles voix de notre temps (baryton), a quitté le plan terrestre, pour rejoindre les espaces infinis où résonne la musique des sphères, celle où l'éternel chant d' Orphée et d'Apollon continue à toucher les coeurs...Un artiste exceptionnel, sous divers aspects, vient de nous quitter et le monde musical est en deuil. Des artistes de cette qualité restent l'exception et entrent déjà dans l'histoire, de leur vivant. De nombreux auteurs se sont penchés sur sa biographie riche d'évènements. Nous n'en reprendrons ici point les détails, mais encourageons tous les mélomanes à consulter les nombreux livres consacrés à ce sujet. Cette biographie est assez exceptionnelle. Dietrich F.D. commence sa carrière dans les pires conditions: l'Allemagne, sous le régime de Hitler, est en pleine guerre. L'armée allemande avait subi un énorme désastre dès 1943, à Stalingrad. Elle avait perdu plus d'un million et demi de combattants au cours d'affrontements d'une violence inouïe. Manquant d'effectifs, Hitler donna l'ordre de recruter les hommes plus âgés ainsi que les jeunes encore disponibles. Dietrich F.D. dut donc interrompre ses études musicales et fut enrôlé dans l'armée dès 1943, à l'âge de 18 ans. Il fut d'abord affecté à une unité d'infanterie et envoyé en Russie...En cours de route, un nouvel ordre interrompit le voyage, pour diriger le convoi vers l'Italie! Là, la troupe subit de grandes pertes humaines lors d'une terrible attaque aérienne. Ces évènements marquèrent profondément le jeune Dietrich F.D. Il resta jusqu'à la fin de la guerre en Italie du nord. Au cours du stationnement de son unité à Bologne, il eut la chance d'avoir, parmi ses supérieurs, un général d'armée mélomane qui découvrit les talents du jeune chanteur. Ce général lui demanda, à de nombreuses reprises, de le rejoindre dans sa résidence, afin qu'il interprète pour lui, entre autres, le fameux "Erlkönig (le roi des aulnes) de Schubert! Dietrich F.D. vit alors un épisode de sa vie assez surréaliste: son unité est cernée par les troupes américaines et par haut- parleurs, les soldats sont invités à cesser le combat et à rendre les armes. La voix amplifiée qui leur parvient est en fait, celle de Klaus Mann, le fils de l'illustre écrivain Thomas Mann...Trois jours avant l'armistice, Dietrich F.D. et ses camarades sont faits prisonniers par les soldats américains, alors qu'ils étaient en train de réparer le toit d'une maison paysanne dans la plaine du Pô! Leur captivité dura deux ans...On peut comprendre que tous ces évènements marquèrent très fortement l'âme du jeune Dietrich F.D.. Les notions d'humanité, d'amitié, de tolérance devenaient des réalités vécues, au jour le jour. L'utilité salvatrice de l'art s'avéra comme une évidence. Les responsables américains avaient vite décelé les qualités toutes particulières de Dietrich F.D. et lui avaient confié la tâche de "responsable culturel" du camp. Il chanta, lors de concerts improvisés, les Lieder du répertoire classique a cappella ou avec des accompagnements improvisés. Parfois il s'efforçait de noter, de mémoire, des accompagnements de Lieder de Schubert ou d'autres compositeurs classiques, puisque les partitions manquaient! Parfois aussi, il récitait de mémoire des poèmes allemands. Un jour il eu la chance de "dénicher" un piano qu'il répara et accorda avec les moyens du bord, pour pouvoir jouer seul ou en compagnie d' un autre camarade musicien, des airs classiques. Mais ses efforts ne se limitèrent pas à donner des concerts dans son camp, il sollicita l'aide des soldats américains pour obtenir un camion, pour transporter ce piano dans d'autres camps de prisonniers, pour y donner des concerts! Les "salles de concerts" étaient naturellement inexistantes et il fallait au préalable, organiser le tout sur le terrain, par ses propres moyens: cela aussi, était du ressort de Dietrich F.D. et son équipe. Tâche assez ardue parce que certains de ces concerts accueillaient jusqu'à mille auditeurs! Les programmes proposés étaient riches et variés, proposant des fragments de musique légère d'opérettes mais aussi des titres plus exigeants de compositeurs divers dont Hugo Wolf ou Richard Strauss! La nuit de Noël de l'année 1945, Dietrich F.D. interpréta même le célèbre oratorio de Noël de Schütz, en chantant tous les soli de la partition, y compris celui de la soprano! Au cours des deux années de captivité, Dietrich F.D. put acquérir une excellente connaissance de la langue italienne, ce qui lui fut d'une grande utilité au cours de sa carrière. Toutes les expériences vécues au cours de cette "captivité studieuse" furent pour lui décisives... Il put acquérir, sur le terrain de l'expérience directe, les principales techniques qui lui serviront par la suite: la déclamation, comment se comporter sur scène, comment enchaîner les morceaux de musique, comment se comporter face au public, comment structurer un programme...Quand Dietrich F.D. fut enfin libéré, il reprit ses études de chant à Freiburg et très vite une première opportunité s'offrit à lui: il put remplacer un soliste malade, lors d'un concert qui proposait le "Deutsche Requiem" (le requiem allemand, de Johannes Brahms). Une gageure pour un jeune chanteur qui n'avait pas pu répéter sa partition! Parmi les auditeurs, il y avait Elsa Schiller, la future responsable du département de musique classique chez "Deutsche Grammophon", la maison de disque emblématique de l'Allemagne. Après l'avoir entendu, elle l'engagea immédiatement pour chanter "Winterreise" (voyage d'hiver) de Schubert, à la RIAS, la radio officielle à Berlin, dans le secteur américain... Se rendre à Berlin présentait aussi de multiples difficultés, qu'il surmonta encore...Sa carrière commençait. Pour saisir le caractère exceptionnel de la vie et de la carrière de Dietrich Fischer-Dieskau, il est indispensable d'évoquer ces débuts difficiles, dans une Allemagne anéantie, occupée, exsangue, divisée. Ce qui est exceptionnel, c'est que la personnalité de Dietrich F.D. ait pu surmonter tous ces obstacles, pour entamer une carrière vertigineuse et vraiment unique en son genre. Ses études musicales avaient été gravement perturbée par la guerre et il doit alors se lancer dans une voie difficile, pour trouver les moyens de combler ses nombreuses lacunes. Il le fera systématiquement, courageusement, avec une endurance et une volonté extraordinaire. La suite, on la connaît et elle s'inscrit parmi celle des grandes légendes: il n'y a qu'un seul Dietrich Fischer-Dieskau dont le palmarès est vraiment hors norme,exceptionnel... Ses dons étaient multiples, tous d'une qualité hors pair: il était non seulement un chanteur exemplaire, mais aussi un pianiste de haut niveau, un écrivain de talent (il a écrit de nombreux ouvrages qui font référence, entre autres ceux traitant de Schubert et de son oeuvre, de Robert Schumann et bien d'autres encore), un dirigeant d'orchestre très doué et aussi un peintre talentueux! Ses livres dénotent des connaissances très approfondies de l'histoire et de la matière musicale et une culture générale hors norme. Ses tableaux ont été appréciés dans de nombreuses expositions. Le palmarès de ses distinctions dans des domaines d'excellence est unique en son genre. Docteur honoris causa à divers titres, distinctions diverses dans le monde musical, disques d'or et autres attributs dans tous les pays, pour ses nombreux et merveilleux enregistrements. Dans le domaine du "Lied" allemand, il a apporté une contribution vraiment exceptionnelle. Il a non seulement chanté et enregistré la totalité des Lieder de F. Schubert (plus de 600 Lieder), mais aussi ceux de R. Schumann, de Hugo Wolf, J. Brahms, G. Mahler... donc tous les grands et prestigieux compositeurs allemands, autrichiens, mais aussi italiens, français, anglais, russes, scandinaves!...Tous ces répertoires ont été interprétés à la perfection, avec une envie permanente de toujours faire mieux. Cette volonté d'excellence, nous la retrouvons aussi dans le choix des partenaires musicaux. Dietrich F.D. eut la chance, dès le début de sa carrière, d'être entouré de partenaires vraiment exceptionnels: des noms comme Elisabeth Schwarzkopf, Irmgard Seefried, Christa Ludwig, Lisa della Casa, Janet Baker, Elisabeth Grümmer, Elly Ameling et bien d'autres encore, sont entrés dans l'olympe de la musique classique. Les dirigeants d'orchestre sous lesquels il a chanté étaient tous aussi prestigieux: Wilhelm Furtwängler, Ferenc Fricsay, Rafael Kubelik, Otto Klemperer, Leonard Bernstein, Karl Boehm, B. Britten, Herbert von Karajan, Rudolf Kempe, G. Solti, W. Sawallisch, parmi les plus légendaires... Elisabeth Furtwängler, la veuve du grand chef d'orchestre raconte la rencontre déterminante entre son mari Wilhelm et Dietrich Fischer Dieskau, un jour d'été en 1950 à Salzbourg. Elle rapporte: "Un jeune homme sérieux et très grand se tenait dans le salon. Wilhelm lui demanda: "Qu'avez-vous apporté?" Le jeune homme répondit: "Les Quatre chants sérieux de Brahms". Wilhelm grimaça. "Et quoi d'autre?" D. Fischer-Dieskau fit comprendre à Furtwängler que c'était ça et qu'il n'avait rien d'autre. Les Quatre chants sérieux, un véritable sanctuaire musical pour Furtwängler!... Et Elisabeth F. se souvient: "Son chant nous bouleversa". Le chef prit le jeune chanteur de 25 ans à part, pour s'entretenir avec lui et l'écouter chanter...Plus tard, Furtwängler dit à sa femme:"Comment un garçon de cet âge peut-il savoir aussi précisément comme il faut chanter cela?..C'est ainsi que Dietrich Fischer-Dieskau se retrouva sur la scène du Palais des festivals de Salzbourg le 19 août 1951, accompagné par W. Furtwängler et ses Wiener Philharmoniker, pour chanter les Chants d'un compagnon errant de Gustav Mahler... On rapporte qu'à la sortie de scène, l'immense W. Furtwängler fondit en larmes, profondément ému par le concert. La carrière du grand chanteur commença, avec la bénédiction d'un des plus grands dirigeants de tous les temps... Dans ses tours de chant, ses accompagnateurs étaient, eux aussi, les meilleurs: l'inoubliable et légendaire Gerald Moore, S. Richter, J. Demus, Herta Klust, G. Weisenborn, Karl Engel, Wilhelm Kempff, Hartmut Höll, C; Eschenbach, Alfred Brendel, D. Barenboim et d'autres encore! Inutile de spécifier que les enregistrements de Dieter Fischer Dieskau resteront des références absolues dans l'histoire de la musique. La carrière de Dietrich F.D. couvre une période riche en interprètes de très grand talent, dans le monde musical, tous animés d'un feu intérieur, un désir de perfection et de beauté. Un âge d'or dont on se souviendra et où l'on puisera les références de perfection... La seule consolation pour les mélomanes d'aujourd'hui, est que tous ces artistes nous ont laissé des enregistrements qui nous rappellent à quel point leur art était abouti, proche de la perfection. Ces références nous sont plus qu'utiles aujourd'hui, dans notre culture actuelle qui trop souvent a perdu ses repères, en préférant le rendement financier immédiat, l'illusion du professionnalisme, au lieu de prendre en exemple les grands artistes du passé, qui étaient exigeants envers eux-mêmes, respectueux du public et qui ne cessaient de travailler pour préserver et améliorer leur art. Quand il a quitté la scène, en 1992, après quatre décennies de carrière, Dietrich F.D. s'est consacré à former et améliorer de jeunes chanteuses et de jeunes chanteurs. Il était bien conscient que le monde avait besoin de l'art de la musique pour pouvoir porter un idéal intérieur, le besoin de beau et de grand, pour avoir une raison, une joie de vivre... Lui seul a su explorer et interpréter la totalité de l'oeuvre de F. Schubert qui reste accessible, à travers ses enregistrements, à tous ceux et celles qui sont attirés par les mystères insondables de l'âme humaine et de l'esprit qui la fait vivre. Ses enregistrements des Lieder de Hugo Wolf (avec ses partenaires Elisabeth Schwarzkopf, Irmgard Seefried, Christa Ludwig...) sont d'une profondeur incroyable. De même tous ceux réalisés en partenariat avec le légendaire Gérald Moore, resteront à tout jamais des références absolues. Ses enregistrements des Lieder de Franz Liszt avec Daniel Barenboïm sont eux aussi remarquables! Des classiques aux compositeurs du 20ème siècle, il a tout interprété! L'oeuvre laissée par Dietrich Fischer-Dieskau est immense et d'une diversité incroyable. Tous ceux et celles en quête de beauté, de valeurs véritables, pourront à l'avenir encore y puiser des forces, s'y enrichir, pour affronter les difficultés de notre temps. Dietrich F.D. reste une référence absolue en tant que chanteur d'opéras et comme interprète du répertoire classique, dans toute sa diversité. Il a interprété J.S. Bach, Telemann, Mozart... tout comme Beethoven, Haendel, R. Wagner, Verdi, Puccini, R. Strauss, et bien d'autres encore... Avec la disparition de Dietrich Fischer-Dieskau s'achève une époque prodigieuse où des interprètes, tous exceptionnels, rivalisaient en toute modestie, avec patience, persévérance, en gravissant progressivement les échelons de l'excellence. Des artistes d'une trempe particulière, tous animés d'une passion intérieure, d'une recherche de perfection! La culture s'est, pour une bonne part, appauvrie de nos jours. Bien des gens n'ont plus aujourd'hui une vision de l'art, dans ce qu'il peut avoir de transcendant. Les concerts de Lieder sont devenus très rares, les bonnes mises en scène d'opéras aussi. Les spectacles culturels présentés à la télévision sont souvent affligeants. Nous sommes à cent lieux des prestations d'un Dietrich Fischer Dieskau... Maintenant que ce grand artiste nous a quittés, il est légitime de faire l'inventaire de ce qu'il nous laisse en héritage: des interprétations exceptionnelles auxquelles nous pourrons toujours nous référer, pour viser à l'excellence. Il reste aussi ses livres nombreux (dont malheureusement seuls quelques uns ont été traduits en français) et ses nombreux articles concernant la musique, son histoire, son art d'interprétation. Ils sont instructifs, passionnants, indispensables, pour tous ceux et celles qui aiment la musique. Il reste aussi ses splendides tableaux, très peu connus en France. Il reste ses master classes dont il existe des enregistrements, qui sont des leçons de chants d'une excellence inaccoutumée, qui restent à la portée des chanteuses et chanteurs qui veulent continuer à se perfectionner. Dietrich F.D., tu nous a quittés pour aller vivre là où résonne la musique des sphères, dans les espaces infinis, ces lieux d'où jaillit la musique que tu nous a interprétée avec tant de talent et de coeur. Tour à tour Apollon et Orphée sur terre, en des temps bénis pour la musique, tu nous laisses un trésor immense de beauté et d'art salvateur! Merci Dietrich Fischer Dieskau pour ce bien précieux qui nous est tellement utile sur terre, quand les difficultés et les épreuves s'accumulent...
Les débats politiques, avant le vote présidentiel, n'ont guère abordé les problèmes écologiques. Le parti des "verts" n'a pu, malgré les efforts d'Eva Joly, remporter un score significatif. Pour continuer d'exister politiquement, les "écologistes" ont dû négocier avec le parti socialiste, pour s'assurer un avenir politique qui reste encore assez incertain. Les angoisses suscitées par un taux de chômage en augmentation constante, les dettes énormes accumulées, qui menacent l'avenir de notre pays, un bilan économique global assez désastreux ont eu comme conséquence immédiate, l'émergence d'une peur devant un avenir considéré comme de plus en plus menaçant, pour un grand nombre de Français. L'urgence et la gravité des problèmes immédiats ont relégué le souci de l'écologie au second rang. Le président sortant n'avait pas hésité à afficher publiquement sa mauvaise humeur face aux mouvements écologiques qui demandaient des réformes, pour changer une politique peu soucieuse de problèmes d'environnement et de consommation. Alors qu'en Allemagne, sous la pression de la population, la gouvernance politique a dû accepter de renoncer, à long terme, à l'énergie nucléaire et de s'orienter vers d'autres formes d'énergie moins dangereuses et moins polluantes, en France, les lobbies nucléaires et financiers continuent de présenter l'énergie nucléaire comme nécessaire et incontournable...Notre pays voisin va donc mettre tous ses efforts à trouver des formes d'énergies nouvelles plus propres, non dangereuses, ce qui finalement introduira des techniques nouvelles qui porteront des fruits dans de multiples domaines. Cela profitera aux industries et au commerce... Pendant ce temps, notre pays continuera de vendre des centrales nucléaires "perfectionnées" censées faire oublier la cruelle expérience japonaise... Nous savons tous qu'en France, l'écologie n'est, pour une large part, pas encore perçue comme une nécessité vitale pour l'avenir du pays. Il n'y a, à ce jour, qu'une minorité de citoyens français qui s'intéressent vraiment à l'écologie et qui sont soucieux de l'avenir, non seulement de leur pays, mais du monde. L'écologie est un vaste domaine, qui s'intéresse à la fois aux relations des êtres vivants avec leur environnement et à la politique nécessaire pour préserver le cadre de vie de chaque individu. Le célèbre biologiste allemand Ernst Haeckel a employé le terme "écologie" dès 1866. Mais cette discipline n'a pris de l'importance qu'à partir de 1930 quand on commençait à se soucier des problèmes d'environnement, de l'impact de ce dernier sur les êtres vivants. Mais la deuxième guerre mondiale efface tous les efforts et l'intérêt pour l'écologie. Il s'agit alors de s'occuper des plaies ouvertes par une guerre effroyable et de parer au plus pressé...Ce n'est que vers 1960 que renaît véritablement, en Allemagne, l'intérêt pour l'écologie. En France, René Dumont est resté dans les mémoires comme un des premiers Français à écrire et à parler des problèmes d'environnement, et à se soucier véritablement des dégâts causés par une industrialisation croissante. Le modèle américain d'une économie de consommation sans cesse en expansion, peu soucieuse des dégâts provoqués tant dans la nature, que sur les comportements humains pervertis par des habitudes génératrices de nouvelles dépendances, de nouveaux besoins générés par une publicité envahissante, est devenu la référence pour l'occident. La société de consommation est devenue pour un grand nombre de personnes synonyme de progrès, de prospérité, de modèle d'économie. Il ne faut dès lors pas s'étonner que même dans la situation économique actuelle, peu de gens s'intéressent aux problèmes écologiques: la priorité est donnée à la création d'emplois nouveaux pour absorber le taux croissant de chômage. Cette réaction est a priori normale, compréhensible, quand il s'agit de trouver un emploi pour pouvoir vivre décemment. Mais le passé nous démontre que la consommation n'est pas une clef d'or qui ouvre toutes les portes, surtout si elle génère de nouvelles nuisances pour l'avenir. Les grandes crises sont toujours là pour nous remettre en question, nous interroger sur nos modes de vie, nos valeurs, nos priorités. Nul ne peut ignorer aujourd'hui qu'une société uniquement basée sur le profit immédiat, la consommation à outrance, qui laisse régulièrement un nombre croissant d'humains au bord de la route, est fatalement vouée à l'échec. Toute économie a son prix, génère un nombre considérable de conséquences dont il faudrait sans cesse contrôler la portée et les dangers. Nous savons tous aujourd'hui que nombre d'industriels, de producteurs, ne sont ni des humanistes, ni des bienfaiteurs de l'humanité. Leur souci premier c'est la course aux bénéfices qui devront être en constante augmentation: le souci premier n'est nullement le bien-être, la santé physique et psychologique de l'individualité humaine. Le monde financier est particulier et a ses propres règles qui n'ont pas comme priorité l'exigence morale de l'individu humain. "Money, money, money..." est devenu l'élément essentiel de l'économie actuelle et les porteurs d'une telle vision du monde sont en même temps ceux qui, dans leur course effrénée pour l'argent, finissent par transformer nos sociétés en groupes d'affrontements constants, dont les victimes seront toujours les plus faibles ou ceux qui finiront par être les perdants, dans le jeu de la concurrence qui est une nouvelle forme de darwinisme économique. Il est à la fois étonnant et consternant de devoir constater que les sciences qui ont déjà apporté tant de progrès indéniables à l'humanité, ont aussi généré de nombreux malheurs. La faute n'est certes nullement imputable aux sciences elles-mêmes, mais uniquement à l'égoïsme humain, plus soucieux de rentabilité immédiate que de bienfaits réels pour la société humaine. Tant que l'intelligence humaine n'est pas encadrée par une exigence morale véritable, une éthique de vie, elle aboutira finalement à des effets pervers voire désastreux pour l'ensemble des humains. Si on fait l'effort de prendre quelque distance par rapport à notre monde, à notre manière de vivre, on ne peut que s'étonner et se poser des questions évidentes: nous naissons, vivons dans un monde "naturel" qui forme notre environnement et qui en même temps est le pourvoyeur de nos besoins immédiats. La terre nous fournit ce qui nous nourrit, nous propose aussi un éventail infini pour couvrir nos autres besoins. Le simple bon sens devrait donc nous inciter à préserver jalousement cette "mère nature" généreuse dont nous ne saurions nous passer. Or nous savons tous, que bien peu de gens, surtout dans le monde occidental, ont vraiment conscience des véritables enjeux. Amère victoire d'une société qui au lieu de tout faire pour préserver la nature généreuse, nourricière, indispensable, pollue par des techniques maladroites voire dangereuses un environnement dont nous ne saurions nous passer! Une humanité irresponsable dans sa gestion des richesses que la terre nous offre, ne se met-elle pas constamment en danger? Ne finit-elle pas par signer sa propre disparition à long terme? Nous devrions tous être attentifs à ce qui se passe dans le monde et réagir en masse quand des groupes d'intérêts s'arrogent le droit d'intervenir dans le monde pour imposer leurs propres règles, pour imposer leurs directives. Les évènements passés nous démontrent qu'une science sans morale devient vite un danger pour l'humanité. Dans nos sociétés actuelles, de nouvelles castes se sont installées: celles des "scientifiques", des "spécialistes", des "techniciens reconnus" qui ont fait leurs preuves. Or, comme nous l'avons déjà évoqué plus haut, les applications des sciences ne sont "saines, souhaitables, nécessaires" que dans la mesure où elles profitent vraiment à l'humanité entière. Dès qu'elles deviennent les enjeux de pouvoirs d'argent, d' instruments de puissance servant uniquement des groupes d'intérêts, elles présentent un danger pour l'humanité... Elles sont détournées de leur véritable but qui serait de servir l'humain. Le passé nous démontre, que trop souvent, certains scientifiques ont pris des risques inconsidérés pour l'humanité, en privilégiant l'attrait des bénéfices immédiats au détriment de la sagesse et des précautions indispensables. De multiples catastrophes ont ainsi été déclenchées en un demi siècle, par des techniques non maîtrisées: on se souvient, entre autres, de Seveso en Italie, de Tchernobyl en Ukraine ou plus récemment de Fukushima au Japon...Si on voulait faire la liste des nombreuses autres catastrophes dont beaucoup on été minimisées voire occultées, on serait paniqué. La tragédie de Fukushima est encore très proche et a marqué les esprits. En a-t-on tiré un enseignement? On peut en douter: seule l'Allemagne a pris la décision de sortir du nucléaire, avec la détermination et le courage politique que cela nécessite. En France le lobby nucléaire est tellement puissant que -hélas- seule une grande catastrophe pourrait faire bouger les lignes. On ne peut qu'espérer qu'une telle catastrophe n'arrivera jamais... A écouter les commentaires à ce sujet, la France, sans le nucléaire, serait condamnée à une paralysie énergétique. Or, nul ne saurait nier que le nucléaire restera toujours dangereux et que les problèmes des déchets occasionnés ne sont nullement résolus, à ce jour... Mais on continue sur cette lancée en affirmant que nous ne pouvons renoncer au nucléaire.... Pourquoi? Parce que nos besoins énergétiques sont insatiables, d'autant plus que notre société de consommation invente de manière continue des produits qui ont pour but essentiel de consommer beaucoup d'énergie, d'avoir une durée de fonctionnement très limitée, pour pousser le consommateur à acheter encore et encore... Le style de vie, de consommation ainsi proposé est donc très éloigné des préoccupation écologiques. Au lieu de rendre les gens attentifs aux dangers résultant d'habitudes de consommation qui sont néfastes à notre environnement, donc finalement à nous-mêmes, on incite les consommateurs, par mille astuces publicitaires, à consommer encore davantage et à polluer ainsi toujours plus, directement ou indirectement la planète entière! Or, nous n'avons qu'une seule terre, comme espace naturel de vie: sommes-nous vraiment conscients du fait que, si nous continuons à vivre comme nous le faisons actuellement, nous contribuons constamment à détruire notre propre espace vital, notre propre environnement? Un des grands problèmes de notre temps prend sa source dans l'égoïsme extrême dans lequel est plongé notre civilisation. Notre monde occidental a perdu, au cours de son histoire, une grande partie de ses idéaux. L'Occident a bénéficié de l'apport d'esprits brillants, tant parmi les philosophes, intellectuels, savants. L'Europe a, suite aux bouleversements des deux guerres mondiales, abdiqué et oublié sa mission première de favoriser un humanisme véritable construit sur des bases solides de partage, de communion humaine, de haut lieu de l'esprit. Au lieu d'un humanisme aboutissant à une société fondée concrètement sur les idéaux républicains de "liberté, d'égalité, de fraternité", notre société est devenue celle de la libre consommation, d'une égalité citoyenne qui est pour le moment assez illusoire, d'une fraternité qui n'a aucune base concrète. Notre société, au lieu d'associer le qualificatif de liberté au domaine de l'esprit, de la pensée libre et créative, l'applique au principe de la " libre concurrence commerciale". Or la concurrence commerciale, n'est, en définitive, qu'une "guerre commerciale" avec son lot de vainqueurs et de vaincus. Cela ne saurait susciter ni une humanisation et encore moins une véritable fraternisation...Les "guerres commerciales" deviennent de plus en plus courantes, non seulement sur le plan national, mais aussi sur le plan mondial. Comment saurait-on, dans ces conditions, parler d'un futur bâti sur une véritable solidarité humaine? Comment évoquer la possibilité d'une humanité qui vivrait véritablement sur les bases d'une liberté véritable, d'une égalité qui ait un sens, d'une fraternité qui soit inscrite dans la réalité quotidienne? Il devient dès lors évident que, tant qu'un nombre important d'humains n'auront compris la nécessité absolue d'inscrire dans le futur la réalisation des exigences attachées aux termes de liberté, d'égalité et de fraternité dans la réalité quotidienne, l'importance de l'écologie ne pourra être comprise dans son importance vitale et sa nécessité absolue. L'écologie n'a de sens que si elle concerne la terre entière, car elle concerne le cadre de vie de tous les humains. Cela ne dispense nul pays de fournir ses propres efforts pour arriver à ce but. Comment l'occident, qui a commis à ce jour tellement d'erreurs, à divers niveaux, serait-il habilité à donner des leçons aux autres? Nous ne sommes, hélas, pour le moment nullement dignes de faire la leçon aux autres, n'étant pas, à ce jour, des modèles de vertu. Il faut commencer par balayer devant sa propre porte avant d'avoir le droit de donner des conseils valables aux autres...N'oublions pas que bien des cultures actuelles non européennes sont bien plus respectueuses de leur environnement que nous, en occident...Les possibilités d'application des sciences sont pratiquement infinies, encore faut-il savoir s'en servir avec sagesse et d'une manière qui serve l'homme, sinon ce savoir finira par devenir dangereux pour lui et le conduira à sa perte. Bien des penseurs, des scientifiques, des autorités religieuses et morales se sont exprimés sur ces sujets. Pour le moment l'esprit matérialiste, consommateur, inhumain prédomine. Beaucoup de femmes et d'hommes sont désorientés face aux problèmes actuels. Sommes-nous vraiment conscients que, si nous ne prenons garde, notre espace de vie deviendra bientôt un espace d'affrontements et de souffrances? Est-ce là l'avenir que nous souhaitons laisser à nos enfants et à tous ceux et celles qui viendront après nous? Nous sommes tous responsables du devenir de notre terre. Bien des humains sont aujourd'hui tellement égoïstes, qu'ils n'envisagent même pas qu'ils seront eux-mêmes finalement les victimes d'une manière de vivre qui détruit leur avenir...L'esprit matérialiste qui s'est installé dans les mentalités, pousse beaucoup de gens qui se considèrent comme des "croyants", appartenant à une religion qui enseigne l'existence d'une vie au-delà de la vie matérielle, à se permettre des comportements égoïstes contraires aux exigences morales fondamentales...Pensant qu'ils ne vivent qu'une fois sur terre, ils se soucient peu, en fait, de l'avenir de cette dernière... Une curieuse transgression qui laisse assez interrogative sur les bases d'une telle foi religieuse. Où reste la solidarité humaine?...Par ailleurs, un nombre d'hommes et de femmes, dans diverses cultures, croient à la réincarnation humaine. Est-ce absurde? Certainement pour un esprit matérialiste! Mais ce dernier peut-il apporter une preuve indéniable de son affirmation? La mort est-elle la preuve irréfutable de la disparition complète et définitive de l'âme humaine, de l'esprit humain, du moi individuel? Une réflexion approfondie du devenir humain nous rendra l'hypothèse de la réincarnation comme possible, probable, sinon nécessaire pour donner à l'évolution humaine un véritable sens...Sous cette perspective, qui n'est nullement à exclure, le problème écologique devient encore plus urgent, plus important, plus essentiel! Imaginons que dans la dynamique de l'évolution humaine, l'être humain choisisse, après un séjour dans le monde spirituel, de se réincarner pour entamer une nouvelle vie, pour continuer à évoluer et à progresser dans son humanité...Il aura toujours besoin de la terre qui est le seul espace d'évolution humaine possible. En agissant de manière irresponsable pendant sa vie terrestre, il empoisonnera non seulement la société humaine en évolution, mais se créera ses propres embûches et difficultés pour son prochain devenir...Cette hypothèse est-elle absurde? Elle ne l'est, en définitive, que pour ceux qui se refusent à envisager cette éventualité. Entre les deux hypothèses, il existe la liberté de pensée, mais cette dernière peut, si elle vit dans une contrainte subjective inconsciente, être complètement faussée. Une chose devient évidente: dès que l'on envisage la possibilité de la réincarnation humaine, l'urgence des problèmes posés devient palpable. Il est certes indispensable et justifié de préserver la terre pour nos enfants et tous ceux qui viendront après nous. Ce n'est après tout que justice. Mais envisager que nous reviendrons vivre sur une terre que nous aurons, par inconscience, ignorance, égoïsme, blessée, polluée, rendue invivable, devient vraiment dramatique. On ne saurait parler dans ce cas d'injustice, de malheur et de conditions de vie inhumaines, puisque nous aurons été les auteurs ou coauteurs de ces situations. Cela s'appelle la responsabilité humaine individuelle dans le devenir de l'être humain et celle de l'avenir de la terre qui, comme espace d'évolution du genre humain, y est intimement associé. Nous sommes actuellement tellement embourbés dans les difficultés quotidiennes du chômage, de l'endettement de notre pays, que nous sommes souvent incapables de réfléchir sur les sujets évoqués dans cet exposé. Mais sans la remise en question de notre manière de vivre dans le monde, de gérer ses richesses, de les préserver, de trouver les moyens d'introduire une véritable solidarité humaine, nos difficultés sociales se multiplieront sans cesse avec tous les dangers de déshumanisation qui en découlent. Les mauvaises habitudes sont souvent tellement enracinées qu'il faudra mettre beaucoup d'ardeur à les changer. mais c'est le prix à payer pour ouvrir un avenir qui permette à l'être humain de s'épanouir et d'évoluer. Sur la route de la découverte, des sciences, de la connaissance, nos sociétés ont perdu de vue l'essentiel: l'être humain qui devrait rester la référence absolue. Ce dernier porte des exigences qui vont bien au-delà de ce que la science matérielle peut proposer. Il n'existe, à long terme, de progrès que dans la mesure où il sert véritablement l'homme. Dès que l'évolution humaine perd son cap essentiel, celui du devenir humain dans toutes ses exigences, les progrès deviennent des mirages qui n'apportent que difficultés et malheurs. Chacun de nous doit rester vigilant pour réagir dès que l'humanité, dans le contexte social est en danger. La mondialisation, si elle était véritablement mise au service de tous les humains, pourrait être un bienfait pour tous et un gage de paix dans le monde. Dans la perspective de la libre concurrence, elle devient sans cesse une menace pour tous, une guerre insidieuse et sournoise. Ce n'est pas ainsi que nous rendrons le monde plus pacifique et plus fraternel. Les idéaux républicains de liberté, d'égalité, de fraternité restent de cruelles caricatures tant qu'ils ne sont appliqués véritablement dans la réalité de toute l'humanité. Ces idéaux bafoués sans cesse, finissent par créer des conflits qui anéantissent toutes les espérances humaines. A nous d'essayer, à notre niveau, d'exercer notre pouvoir de vigilance, notre pouvoir politique pour éveiller nos concitoyens aux véritables problèmes dans notre monde. L'impact de l'opinion peut être considérable et peut, à long terme, changer le cours des évènements.
La France, comme beaucoup de pays européens, vit actuellement une situation extrêmement grave: un chômage grandissant prive de plus en plus de citoyens, des ressources leur permettant de vivre décemment, de mener une existence normale et sereine. Certes, notre pays est resté exemplaire dans ses efforts de soutien aux personnes en difficulté. Mais ses ressources restent limitées d'autant plus que notre pays est très gravement endetté. Les caisses de l'état étant vides, comment la gouvernance de notre pays saurait-elle assurer l'avenir économique du pays, tout en préservant une politique sociale? Nous avons tous en mémoire les évènements après la première guerre mondiale où le chômage a abouti à des affrontements sociaux et politiques extrêmes menant à des dérives de déshumanisation. Sans la crise de 1929, un chômage catastrophique et une grande misère sociale, Hitler n'aurait pu mener une majorité de citoyens en Allemagne à accepter une dictature qui devait aboutir finalement à la guerre, aux souffrances, aux morts innombrables. Nous sommes aujourd'hui confrontés à des menaces qui ont fait resurgir le spectre d' évènements désastreux d'un passé, inscrits dans l'histoire, dont les générations actuelles n'ont souvent qu'une connaissance assez limitée. Une société qui est incapable, à long terme d'assurer une politique sociale humaine, équitable, équilibrée, risque se sombrer très rapidement dans l'anarchie, l'injustice sociale, la guerre sociale avec son lot de funestes conséquences. Une société, pour rester harmonieuse et pacifique, doit impérativement s'efforcer de rester humaine, solidaire et soucieuse de culture véritable. Ces efforts doivent se porter sur toute la population et tout particulièrement sur la jeunesse garante d'un avenir de qualité humaine. Le chômage est un grand fléau social qui engendre la peur et risque de dégénérer en violence Dans la crise actuelle, il est impératif de savoir prendre du recul pour observer les évènements objectivement, s'efforcer d'y réfléchir sans préjugés, pour en tirer des enseignements pour le futur. Une crise est toujours une épreuve: elle nous oblige à marquer un temps d'arrêt pour en tirer un enseignement et essayer de trouver la bonne solution. Le piège est assez insidieux: cet arrêt va-t-il amener une paralysie complète, une révolte ou une conversion, un changement? Si nous observons nos vies individuelles avec un peu de recul, pour essayer de comprendre le sens de notre parcours, nous pourrons constater que nos crises de vie sont des épreuves personnelles qui nous obligent à réfléchir pour corriger notre trajectoire, pour mieux repartir. La vie nous demande à chaque fois de marquer cet arrêt qui exige une décision personnelle pour nous déterminer pour le futur. Une décision trop rapide, irréfléchie mène souvent à l'échec. Cela nous apprend, pour le futur, à prendre le temps de réfléchir, pour ne pas retomber dans la même erreur. Cette réflexion logique ne serait-elle pas tout aussi valable pour aborder les questions politiques et sociales? Notre propre vision de la politique de notre pays n'était-elle pas souvent superficielle, émotionnelle au lieu d'être réfléchie, rationnelle? Nous savons tous, que trop souvent, les discours politiques que nous entendons ou lisons, n'engagent que ceux qui y croient...La persistance de l'existence de deux grands partis politiques de même importance, malgré leurs composantes hétéroclites, font, qu'à chaque élection, la majorité remporte la victoire avec un écart de voix assez faible. Nos politiques sont dans une impasse, car elles continuent à fonctionner selon des critères qui malheureusement prouvent leur inefficacité. Il faudra peut-être se donner le temps de réfléchir en profondeur sur la situation, pour faire le point et trouver des voies nouvelles. On mesure que le travail a une grande importance sociale dans la vie d'un état. Il garantit les ressources matérielles de chaque femme, chaque homme, pour leur permettre de vivre décemment. Nous sommes tous conscients de l'importance du travail. Mais dans le contexte de notre société actuelle, le travail apparaît souvent sous un aspect contradictoire et assez ambiguë: il est d'une part une contrainte, mais aussi une possibilité d'utiliser ses talents pour créer, réaliser.. Il faut normalement travailler pour gagner l'argent nécessaire pour subvenir à nos besoins matériels. Le travail est aussi la possibilité d'avoir sa place dans la société, d'exister,d' être accepté des autres. Le travail est donc considéré bien différemment selon l'angle sous lequel il est regardé. Il a, dès l'aube de l'humanité, un aspect mythique: dans la bible, Adam qui est chassé du paradis avec sa compagne, entend la sentence prémonitoire "tu travailleras à la sueur de ton front"...Ce jugement peut être interprété sous deux aspects: l'aspect direct, sentencier où le travail est perçu comme une peine, une punition mais il peut aussi revêtir un aspect moins dramatique, si on voit l'image "d'être chassé du paradis" comme l' illustration d'un simple changement de décor où vont s'appliquer des critères différents. En clair, cela peut signifier que l'être humain dont l'espace naturel d'évolution est la terre et non le "paradis", est, de ce fait, contraint de s'adapter aux conditions terrestres: l'être humain est placé dans des conditions d'évolution personnelle où il doit travailler pour assurer sa subsistance. Vu sous cet angle, l'individu doit s'adapter à son milieu naturel terrestre, se débrouiller pour survivre, s'adapter, évoluer: il doit fournir un effort personnel pour exister, et par là, apprendre à maîtriser son existence. Il est dès lors évident, qu'une société humaine doit s'organiser et adapter des règles sociales qui protègent les individus. Le travail de l'être humain est sa contribution personnelle à l'ensemble de la société humaine. Le travail devient dès lors non seulement une nécessité, mais aussi la marque identitaire de chaque individu dans la société. Le travail présente sous cette optique un double aspect: l'un sociétal car chaque l'individu apporte son effort de travail personnel au profit de l'ensemble de la société et d'autre part un aspect individuel, quand l'individu "travaille pour lui-même". Ce travail individuel concerne toutes les activités physiques, artisanales, culturelles, artistiques etc... Une description primaire, très simplifiée du travail, classe donc cette activité en deux catégories distinctes mais complémentaires: celle dictée par les nécessités de la vie (il faut travailler pour vivre) mais aussi celle qui ouvre des possibilités de créativité nouvelle, d'enrichissement culturel, d'exercice des talents individuels, d'épanouissement dans des activités qui nous tiennent à coeur. Au cour de l'histoire humaine, la perception du travail a beaucoup évolué. L'avènement des sciences modernes et du machinisme a profondément changé les sociétés humaines et les mentalités. Les progrès des sciences ont permis l'émergence de techniques nouvelles, de machines qui ont, pour une large part simplifié, allégé voire supprimé l'effort humain. Dans les sociétés évoluées, le travail pénible a pu être, en partie, éliminé. Etudié sous cet aspect, l'avènement des techniques modernes peut vraiment être considéré comme une bienfait, une bénédiction. Les progrès générés par le développement des sciences ont profondément changé nos sociétés. Cependant, nous savons que les sciences sont, par nature, amorales et peuvent donc être utilisées pour ou contre l'être humain: c'est la responsabilité humaine qui doit assumer le bon choix. Cela signifie en clair, que si la société humaine délègue ce pouvoir de décision aux seuls "spécialistes politiques, scientifiques", elle peut se mettre en danger permanent. C'est précisément ce qui est advenu dans le passé: les véritables besoins humains ont été, pour une large part ignorés et les sciences, les techniques, au lieu d'être les serviteurs de toute l'humanité, sont peu à peu devenus un outil de domination et d'exploitation humaine. Au lieu de mettre la machine de production au service de l'humain, une économie de plus en plus axée sur le profit, a fini par exploiter la plus grande partie des travailleurs. L'individu est devenu tributaire de la machine. Le passé nous illustre tout l'éventail des erreurs commises et consommées, avec leurs conséquences désastreuses. Le progrès, a priori, est une bonne chose. Encore faut-il qu'il soit introduit dans la société humaine sans devenir une menace constante pour elle. L'Europe qui était encore au 19ème siècle, un modèle de culture, de progrès, est devenue, après la sinistre première guerre mondiale et encore bien plus après la seconde, une Europe de plus en plus influencée par la culture et l'économie américaine. Le commerce devenait alors la priorité absolue car il était la ressource de richesse, de puissance. La production en constante augmentation créait des emplois, mais la grande part des richesses allaient aux détenteurs de capitaux, aux actionnaires. La crise de 1929 illustra tragiquement les conséquences d'une économie capitaliste qui s'effondre. Les drames humains furent innombrables. Mais la vie continua et l'économie, le commerce reprirent leur cours, sans tirer un véritable enseignement des évènements tragiques passés. Dans l'optique actuelle de la vie économique axée essentiellement sur un profit qui doit être en hausse constante, l'individu n'existe dans la société que selon sa valeur en tant que producteur et consommateur. Cette vision et cette dynamique économique gardent leur caractère pernicieux: proposer sans cesse de nouveaux produits consommables, si possible vite périssables, pour soutenir et encourager constamment la consommation, pour ceux qui disposent de revenus suffisants. Or l'économie capitaliste et libérale actuelle, génère toujours plus "d'exclus"... Le chômage croissant est devenu un fléau de notre temps. Le travail est nécessaire, non seulement pour permettre à l'individu de vivre, de lui assurer une certaine indépendance, mais aussi pour avoir sa place dans la société, le pays où il vit. Si le chômage ne diminue pas rapidement, un nombre grandissant de citoyens seront privés de leurs ressources de vie, seront à la charge de ceux qui travaillent, ce qui finira par des affrontements sociaux de plus en plus violents. Si on veut éviter de sombrer dans la violence et l'inhumanité, il est nécessaire qu'un nombre croissant de citoyens prenne vraiment conscience des dérives de notre système économique, politique, pour obliger les responsables à tous niveaux, de remettre l'individu au centre des débats politiques, parlementaires. La réalité quotidienne, les pratiques économiques actuelles démontrent que notre société se déshumanise de plus en plus... Les responsables politiques et économiques doivent prendre conscience des véritables exigences de l'avenir. L'éternelle ritournelle politique "relancer la consommation pour créer des emplois" ne résout que superficiellement le problème du chômage croissant. Les gros moyens financiers nécessaires à la création d'emplois nouveaux, sont aujourd'hui souvent utilisés à des fins de pures spéculations, de rachats d'entreprises fragiles et de diverses pratiques qui n'ont nullement comme souci premier de servir celui qui veut et doit pouvoir travailler pour assurer son existence. L'argent utilisé pour des spéculations boursières est détourné de son rôle économique véritable, au service de pratiques qui vont à l'encontre d'une morale sociale, humaine. Les spéculations ne servent pas la société humaine, mais uniquement une minorité égoïste incapable de comprendre les besoins réels de la société humaine qui respecte et protège chaque individu. Il est intéressant, pour arriver à cerner les problèmes sociaux, notamment ceux liés au travail et au chômage évoqué, de consulter les conférences sur la "Tripartition sociale" que le grand penseur et visionnaire Rudolf Steiner (1861-1925) a tenu dans les années vingt du siècle dernier. Les questions évoquées plus haut, étaient alors déjà, pour une large part, abordées et exposées, en montrant les voies susceptibles d' amener des solutions adaptées aux besoins de notre temps. Si l'on étudie ces textes, on peut arriver à mieux comprendre ce qui met notre vie sociale en grand danger. Dans ces conférences, Rudolf Steiner expose sa vision de l'organisation de la société idéale dont le corpus social s'appuierait sur trois piliers autonomes, souverains, axés chacun sur des spécificités propres qui ne devraient pas s'influencer directement, sans causer des disfonctionnements sévères qui nuiraient à l'ensemble. Le premier pilier, celui de l'économie, du commerce, de la distribution serait destiné à produire ce dont chaque humain a besoin pour vivre. L'être humain contribue par son travail, à faire fonctionner l'ensemble. Dans ce contexte, le travail humain doit alors être traité et payé comme une contribution individuelle qui assure la cohésion et la paix sociale. La fameuse "valeur travail" évoqué par Karl Marx, prend un dimension spécifique qui dépasse infiniment celle proposée par ce dernier. Le travail n'est pas à traiter comme une marchandise mais comme une expression humaine qui a des devoirs mais aussi des droits. C'est par son travail "pour les autres", qu'il a aussi le droit d'être "protégé, respecté,soutenu" par les autres. Le travail prend alors des expressions qui échappent à celles qui se résumeraient aux seuls critères économiques, il est un moyen exceptionnel d'intégrer l'individu, sa dignité, ses besoins personnels, à l'ensemble de la société. Le deuxième pilier serait celui de l'activité étatique qui aurait pour tâche essentielle d'assurer l'égalité des droits et devoirs pour chaque individu dans la société, dans toutes les activités sociales. L'état serait le garant de la préservation des droits attachés à chaque individu de la société républicaine. Il devrait garantir les droits de chaque citoyen, surtout dans le contexte économique, pour que chaque travailleur, employé ne soit pas injustement exploité. Rudolf Steiner souligne que les activités de ces deux piliers doivent impérativement rester autonomes, souveraines, pour éviter des marchandages politiques, économiques, partisanes qui sont nuisibles à l'ensemble de "l'organisme social". Le troisième et dernier pilier est celui attribué aux "domaines de l'esprit", en fait attaché à tous les droits de l'individualité: chaque être humain est unique et possède des droits spécifiques et inaliénables qui sont autres que ceux proposés dans le corpus de la pure économie commerciale. C'est le domaine de l'éducation chargée de favoriser l'éclosion et l'évolution des talents individuels. Cela concerne les activités créatrices artistiques, culturelles, scientifiques. Cela concerne aussi le choix individuel du mode de vie de chacun, sa philosophie, sa religion, son évolution intellectuelle, spirituelle. Ce pilier doit toujours garder son entière indépendance, sa liberté, pour ne pas perdre sa vocation véritable: servir l'être humain dans son parcours, sa biographie. Pour bien saisir l'analyse de l'organisation sociale proposée par Rudolf Steiner, il faudrait évidemment se prendre le temps pour étudier ces conférences pour vraiment saisir leur importance et la justesse des propositions...Rudolf Steiner savait que cette "tripartition sociale" que l'on pourrait peut-être mieux traduire par "tri articulation sociale", ne pourrait jamais se faire du jour au lendemain. Il faudra qu'un nombre grandissant de gens s'intéresse à ces questions, fasse l'effort d'étudier les conférences de Rudolf Steiner pour qu'elles puissent devenir un moteur pour l'avenir. Il faut d'abord bien comprendre les enjeux en question, pour être prêt à s'engager, comme citoyen responsable, dans les efforts nécessaires pour faire avancer la société et la faire sortir de l'ornière où elle s'est de plus en plus engagée. Il faut pouvoir comprendre, pour être prêt à s'engager personnellement, librement et avec efficacité, selon ses capacités, ses possibilités... La société ne pourra changer que si nous sommes prêts, individuellement, par notre engagement, à contribuer à changer nos habitudes, notre vision des évènements sociaux et politiques. Dans la conjoncture actuelle, le travail a pris une connotation menaçante, car c'est lui qui conditionne toute notre vie sociale. Si nous avons un emploi, un travail, un salaire convenable, la vie nous est ouverte et l'espoir est une dynamique de vie, qui peut nous pousser en avant, nous valoriser et nous aider à comprendre et accepter les autres. Celui qui n'a pas de travail devient un exclu et finalement une charge pour les autres. Le chômage croissant devrait nous inciter à reconsidérer le fonctionnement de notre société, pour en analyser les causes profondes, pour arriver à changer nos priorités actuelles qui sont souvent de fausses pistes, de mauvaises pratiques qui vont l'encontre des besoins humains et du respect de chaque individualité. Beaucoup considèrent que la mondialisation est une menace, une calamité, un danger permanent. Cela est vrai si l'on observe, à court terme, le spectre des "pays émergents" tels la Chine, l'Inde...Mais on pourrait aussi arguer que cela pourrait être une chance gâchée, parce que l'Europe n'a, à ce jour, pas donné l'exemple d'un continent soucieux de véritable justice sociale et d'humanité...Au lieu d'être un modèle social exemplaire, nous n'avons pu que proposer des pratiques douteuses que les pays émergents ne font qu'imiter et amplifier. Vouloir mettre au centre des intérêts uniquement le "marché", on manque la cible véritable qui devrait être les besoins humains essentiels pour que chaque individu puisse vivre et se développer harmonieusement. Les prix ne devraient pas favoriser les spéculations de toutes natures, mais être fixés pour permettre à tous de vivre. Il est indigne et profondément injuste que les pays industrialisés, riches, oublient facilement que tous les humains ont le droit de vivre décemment. Chacun de nous est responsable de l'humanité. Si nous oublions que la terre est notre champ d'expérience et de développement personnel, que l'humanité entière est une et que, si nous transigeons sur les nécessités de la fraternité humaine dans ses exigences premières, notre pays et par extension le monde sera finalement inhumain et deviendra un enfer. Aujourd'hui l'organisation de notre société est en grande partie dénaturée, car l'état politique n'assume pas sa vocation véritable. Il y a un mélange souvent impénétrable entre les domaines culturels, économiques, étatiques, au profit d'une minorité sociale qui sait manipuler le tout et tirer son épingle du jeu. La tripartition exposée par Rudolf Steiner met ces structures en évidence en présentant leur fonctions véritables et les disfonctionnements qui résultent du mélange des trois domaines qui sont manipulés au lieu de rester souverains et distincts Dans l'organisme social exposé lors des conférences évoqués, le travail humain tient un rôle déterminant, car lui seul, peut donner sa place, sa dignité, dans la communauté humaine. Dès l'avènement du machinisme, le rôle du travailleur a perdu son impact dans l'essor d'une industrie sans cesse plus diversifiée, plus compliquée. Le grand défi est aujourd'hui de trouver le juste équilibre entre la seule technicité et la place de chaque individu dans une société en constant changement. Les menaces qui apparaissent aujourd'hui résultent d'un monde social, économique en mutation. Vouloir chercher constamment de nouveaux marchés, augmenter sans cesse la production avec ses conséquences néfastes pour l'environnement, ne pourra, à long terme, être la solution efficace. Il est peut-être grand temps de se poser les vraies questions et être prêts à éradiquer progressivement tous ce qui nuit à l'individu, à la société et à la terre où nous vivons. Dans un contexte de justice, d'humanité, de partage, le travail reprendra alors sa vocation véritable: la contribution de chaque humain, à la vie de l'ensemble de la société, l'affirmation de sa contribution personnelle et sa valeur humaine, un moyen de prouver sa solidarité et son appartenance à l'humanité. Le travail doit être intégré dans la société humaine, par respect pour chaque individu et comme preuve de solidarité avec ce dernier, un devoir humain essentiel.
Dans quelques semaines, la France élira son nouveau Président. La campagne électorale aura été longue, oui peut-être même, pour certains, trop longue. Au fil des semaines, les candidats à la présidence se seront épuisés à rester dans la course, dans une France devenue très inquiète quant à son avenir... L'endettement grave de notre pays, dans une Europe en crise, où tous les pays européens sont confrontés à des problèmes très graves, plonge les populations dans une profonde inquiétude et une peur constante de l'avenir. Les solidarités sont mises à rude épreuve, dans un monde tourmenté, chaque nation cherchant à tirer politiquement son épingle du jeu. L'avenir est devenu incertain et chargé de multiples menaces. Une épreuve déterminante pour toutes les nations, pour toutes les populations, car les enjeux ont depuis longtemps dépassé les frontières.. De par le passé, les affrontements entre nations aboutissaient à des guerres où le vainqueur imposait sa loi au plus faible. Aujourd'hui les batailles se jouent sur le plan économique... Une guerre sournoise et insidieuse, où les enjeux financiers, l'appât du profit jouent un rôle prédominant... Les affrontements politiques dans notre pays, à l'occasion des élections présidentielles, illustrent parfaitement les inquiétudes que suscitent les problèmes multiples auxquels nous sommes aujourd'hui tous confrontés. De multiples menaces pèsent sur notre avenir, qui mettent en grand péril nos acquis sociaux et l'avenir d'une Europe qui devrait enfin se construire, pour affronter la concurrence des nouveaux géants économiques. Au lieu d'analyser objectivement les problèmes et menaces auxquelles il faut faire face, on se laisse vite emporter dans des guerres partisanes dont le but premier est d'essayer d'éliminer le parti adverse. Dans une telle dynamique, on aggrave encore les situations: au lieu de résoudre les problèmes, on les multiplie encore davantage, en ajoutant aux problèmes objectifs, ceux dictés par une subjectivité passionnelle. Or le passé politique de notre pays nous démontre qu'une politique uniquement bâtie sur un affrontement constant, réduit considérablement l'impact et la durée de son influence réelle.
Aujourd'hui les enjeux sont encore plus considérables, car les problèmes sont multiples, menaçant notre avenir à tous. Il y a encore peu de temps, un nombre croissant de Français prenait conscience des problèmes provoqués par une exploitation démentielle de nos ressources naturelles et de leur utilisation souvent contestable, les pollutions et dégâts provoqués sur notre environnement. Nos civilisations modernes , depuis bien des années déjà, sont entrées dans la démesure en consommation et en pollutions diverses. On s'empare de ressources naturelles issues d'une très longue évolution terrestre...Tout cela pour non seulement consommer à outrance, mais aussi provoquer des pollutions et des nuisances qui menacent les populations. Nulle civilisation de par le passé, n'a porté de telles atteintes à la nature, à notre environnement, à notre cadre de vie. Est-ce cela l'aboutissement d'une civilisation qui se considère comme savante et dotée d'une grande intelligence ?... Les sciences qui ont ouvert notre esprit à de nombreux aspects du monde qui nous entoure, à force de vouloir rester "objectives", ont donné une vision de l'être humain qui n'inclue que l'aspect matériel de l'individualité. Les grandes dérives de l'histoire humaine contemporaines ont causé d'innombrables catastrophes, induites par les applications d'une science au service de la seule utilité matérielle et des égoïsmes humains. qui, au lieu de servir l'humain, finissent à terme par l'asservir et finalement le détruire. Aujourd'hui, dans divers domaines, la science a été exploitée et utilisée sans conscience morale, pour servir des intérêts particuliers, financiers, politiques. On oublie que la valeur d'une civilisation se mesure à sa capacité de réflexion et d'intelligence. Or ce que l'on observe, c'est que l'intelligence est essentiellement utilisée dans notre monde actuel à des fins d'utilité matérielle immédiate, sans réflexion sur les conséquences sur notre cadre de vie, le monde où nous vivons et que nous devrons laisser à nos enfants. Nous utilisons les ressources naturelles comme si elles étaient inépuisables alors que nous savons que cela n'est nullement le cas.
Suite aux avertissements des écologistes, notre gouvernement s'était, il n'y a pas si longtemps, engagé à tenir compte des revendications "vertes" en signant devant les caméras de télévision, un engagement d'entamer à l'avenir une politique plus responsable de l'environnement pour tenir compte des priorités d'ordre écologique. Nicolas Hulot, bien connu du grand public par ses émissions télévisées, tenait la vedette, en proclamant l'urgence d'arrêt des pratiques irresponsables qui mutilent l'environnement et appauvrissent toujours plus la terre et les ressources naturelles. Les ténors des grands partis politiques avaient participé à la grande célébration des signatures, en affichant leurs convictions écologistes. Nicolas Sarkozy s'était montré politiquement solidaire des écologistes en apposant sa signature au bas de l'engagement symbolique. Jean-Louis Borloo , Nathalie Kosciusko-Morizet participaient avec conviction à cette grande messe médiatique qui semblait annoncer de nombreuses réformes, nécessaire car elles devaient se concrétiser par des innovations écologiques qui créeraient aussi un nombre importants d'emplois nouveaux. Les industries du solaire entre d'autres, devaient générer de nombreux emplois et diminuer considérablement la facture énergétique de la France, le pétrole devenant de plus en plus cher. Le gouvernement avait promis d'encourager les Français à s'équiper en panneaux solaires, en accordant des subventions. La proposition semblait très encourageante, d'autant plus que le photovoltaïque était encouragé par EDF qui proposait l'achat de l'énergie générée, ce qui encourageait nombre d'agriculteurs de s'endetter pour installer des panneaux solaires. Depuis la crise économique s'est installée et le gouvernement a rapidement oublié ses promesses...La production de panneaux solaires en France a stagné, suite à un manque de structures efficaces, de savoir suffisant, de soutien de l'Etat. Dans l'intervalle , l'Allemagne, dans sa volonté affirmée de sortir progressivement du nucléaire, a considérablement développé ses techniques solaires et est devenue en Europe un exemple à suivre. La Chine se profile de plus en plus comme le pays qui se spécialise dans la production de panneaux solaires et cela à des prix défiant pour le moment toute concurrence.
Alors que notre président semblait acquis à l'idée de la nécessité du développement d'énergies nouvelles, pour être moins dépendant, à terme, du nucléaire, les énergies "écologiques" sont actuellement "oubliés". Les lobbyistes nucléaires l'emportent sur les décisions politiques du futur. Tchernobyl et Fukushima, les multiples "incidents nucléaires" sont passés à la trappe...N'est-il pas désolant que seule Eva Joly, courageusement, ose rappeler les enjeux et les menaces sur notre futur? Mais les sondages nous rappellent que la majorité des Français ont la mémoire courte et ne voient que les problèmes immédiats: le chômage et la perte du pouvoir d'achat. Paralysés par ces soucis, ils ne sont plus capables de réfléchir sereinement à l'avenir. On peut comprendre qu'une majorité de Français s'inquiètent pour le maintien de leur emploi, que d'autres encore désespèrent de ne pas trouver ou retrouver un emploi qui leur permette de vivre dignement. Pour comprendre notre situation actuelle il faut avoir la volonté de reconsidérer l'évolution du monde actuel et réinventer un futur qui soit viable. Or, pour le moment, les responsables politiques et les économistes croient qu'il suffira aux pays de se désendetter, pour que tout reprenne le cours normal. N'a-t-on toujours pas tiré la leçon des dommages causés sur l'environnement des "pays riches" " qui ont développé de manière continue des techniques nuisibles à long terme ? Des responsables politiques, des scientifiques, des économistes qui forment l'élite d'une nation, ont tragiquement oublié les exigences morales pour préserver l'avenir des populations actuelles et celles qui suivront. Nos civilisations se sont habituées à se concentrer sur l'immédiat et sur des attitudes égoïstes, sans songer un seul instant aux conséquences de techniques mal gérées et leurs effets sur l'environnement et les populations. L'augmentation effrayante du nombre de malades, les frais gigantesques occasionnés par des nécessités médicales et thérapeutiques, mettent en danger le système de sécurité sociale qui est considéré comme un acquis social essentiel de notre pays. Ne serait-il pas nécessaire, en cette période de crise, de faire courageusement le point de notre situation actuelle? Si nous sommes prêts à une telle analyse, nous nous rendrons compte que, si nous voulons tracer un avenir vivable et responsable pour les générations à venir, nous devrons vraiment changer notre manière de vivre et de gérer nos ressources naturelles. Les accidents, les crises devraient nous inciter à reconsidérer nos modes de vie et y apporter les corrections indispensables. La pratique nous a démontré que, trop souvent les avertissements tragique sont trop vites oubliés. Les mauvaises habitudes reprennent le dessus et les prochaines catastrophes menacent de nouveau...Voulons-nous vraiment vivre dans cette menace constante?
Au lieu d'innover et de s'engager à fond et sérieusement dans la recherche des énergies du futur dont les possibilités du solaire, par exemple, offrent des applications considérables à développer, on s'en remet pour l'avenir de notre pays, aux lobbies nucléaires. Au lieu de mettre tous les moyens à disposition pour encourager les énergie alternatives propres, le gouvernement réduit les avantages fiscaux liés à l'écologie...Il est consternant de devoir constater que la majeure partie de nos scientifiques, nos chercheurs, restent impassibles devant cet état de faits. Au lieu d'avancer vers des techniques nouvelles propres, les véritables innovations, nos politiques se soumettent aux directives de lobbyistes qui empêchent par tous les moyens, l'émergence d'autres alternatives.
Le temps des présidentiels, puis celui des élections parlementaires, seraient des opportunités efficaces pour réagir. Il est navrant et dramatique que les responsables politiques n'aient eu le courage de parler de ces sujets. Les "verts" pour s'assurer une place au parlement ou dans un gouvernement socialiste, se sont rangés derrière François Hollande qui ne s'est engagé à rien en ce qui concerne l'écologie. Seule, courageusement, Eva Joly ose affirmer la réalité des évènements. Elle sait qu'elle est minoritaire, mais n'abdique pas. En fait elle est la seule à s'engager pour une révolution pacifique pour changer la politique de notre pays. Elle n'est pas une oratrice capable de soulever l'enthousiasme publique comme un Jean-Luc Mélanchon, mais elle s'affirme comme une individualité libre, dénuée d'ambitions politiques personnelles et pleinement lucide des problèmes de notre pays. Elle est la seule personnalité politique qui ose dire la vérité sur notre situation actuelle, quitte à être ridiculisée par ceux qui n'ont ni son courage ni sa dignité.
La réflexion écologique est indispensable, si nous voulons assurer notre avenir. Elle ouvre des possibilités de découvertes, d'emplois nouveaux, de techniques nouvelles. C'est dans cet axe que s'inscrivent les innovations de demain qui assureront de vrais progrès en préservant nos ressources naturelles, en générant des emplois nouveaux et une vie plus saine.
En tant qu'électeurs et électrices nous sommes aujourd'hui en face d'un terrible dilemme: une gauche qui n'a pas le courage d'affronter les véritables problèmes actuels, une droite qui n'en a pas la volonté car elle veut garder ses privilèges, un centre qui reste très flou et plus qu'évasif sur ses projets écologiques. Restent les extrêmes, avec leur variante d'un hypothétique "grand soir" avec des idées qui ne tiennent pas compte des véritables besoins de notre temps. Se cantonner à ces perspectives sera, en définitive, persévérer dans les mêmes illusions et finalement les mêmes échecs, car aucun des mouvements politiques n'est à la hauteur des exigences actuelles. Le monde bouge, il faut progresser, innover, changer la société, s'engager enfin dans l'avenir en faisant le nécessaire pour changer les vieilles habitudes politiques qui ne tiennent pas compte des réalités actuelles. Eva Joly, dans sa fragilité et ses faiblesses évidentes face aux joutes oratoires de candidats exercés dans l'exercice de l'illusion, en se démarquant de ses "amis verts" compromis par leur alliance intéressée avec une gauche guère motivée par l'écologie, devient l'icône d'une politique véritable axée sur l'avenir. Les intentions de vote à son égard sont fâcheusement basses : cela prouve que la majorité des Français n'a toujours compris les enjeux en question et la manière de changer la politique actuelle. Mais,si les électeurs qui ne veulent pas voter car trop déçus et agacés par les manoeuvres politiques, si les électeurs qui ont décidé de voter "blanc", donnaient une "piqûre de rappel" à nos chers politiques, en votant, au premier tour, "écologie" donc Eva Joly, cela n'enlèverait aucune voix aux candidats mais forcerait les deux finalistes du deuxième tour à prendre en considération ce suffrage écologique exprimé au premier tour. Nous avons la possibilité de "créer l'évènement en nous engageant dans notre propre révolution politique, en prouvant que nous sommes capables, par notre vote, d'influer sur le futur, en affirmant que nous ne sommes plus disposés à accepter une politique irresponsable qui ruine notre pays et qui n'est pas capable de tenir compte des exigences économiques et humaines du futur. Notre population vit dans une grande léthargie, une peur constante paralysante... Cela profite à ceux qui ont le pouvoir et qui veulent le garder. C'est par une mobilisation, une synergie des volontés, que nous pourrons, si nous le voulons, exercer notre influence politique sur notre futur. Le premier tour des élection pourrait devenir un coup de semonce pour notre monde politique qui devrait tenir compte du signal donné. Le temps des élections nous donne cette possibilité. Pourquoi ne pas en profiter pour donner du sens à notre vote? Nous avons un pouvoir politique: à nous de l'exercer avec intelligence et sagesse!
Le monde a beaucoup changé au cours des dernières décennies: les nations, les sociétés humaines ont connu de nombreux soubresauts, d'ordre politique, économique et culturel. Alors que par le passé, les pays occidentaux dominaient le monde, grâce à leur supériorité technologique, scientifique, militaire, de nouvelles puissances ont émergé et pèsent à leur tour sur le cours des évènements. L'histoire nous enseigne que l'occident, sous divers régimes politiques, a exploité outrageusement les ressources des autres pays, sans tenir compte de l'intérêt et des aspirations de leurs populations. Aujourd'hui, des bouleversements politiques dans le monde, suscitent de nouvelles inquiétudes et posent de nouvelles questions...
L'échiquier mondial a beaucoup changé et tout ce qui semblait acquis un certain temps, est remis en question. La rivalité affirmée pendant longtemps entre la Russie communiste et les U.S.A. apparaît quelque peu secondaire dans la vision actuelle des évènements politiques où émergent des géants tels la Chine et l'Inde, alors qu'en Orient la paix n'est pas encore vraiment acquise... Les conflits permanents dans les pays fournisseurs de pétrole dont l'occident ne saurait se passer, révèlent la fragilité des économies occidentales. Nous savons tous, quelles que soient les affirmations souvent contradictoires concernant les ressources pétrolifères disponibles, qu'il est dément et irresponsable de consommer de plus en plus un produit non renouvelable et qui a, pour se constituer, nécessité un temps qui dépasse notre véritable entendement. Mais nos sociétés sont prisonnières de contingences qu'elles ont créées elles-mêmes et dont elles n'ont pas encore trouvé de solutions adéquates... Alors les égoïsmes l'emportent, l'attention se consacrant uniquement sur les avantages immédiats, sans souci de l'avenir...On entend certes, parfois des voix s'élever pour souligner que nous avons aussi la responsabilité de penser à l'avenir de nos enfants et de tous ceux qui viendront après nous. Mais l'urgence l'emporte le plus souvent sur la réflexion, à tel point que les problèmes au lieu de disparaître, grandissent encore davantage. Les multiples crises qui se présentent aujourd'hui, démontrent la fragilité de notre situation économique et par là aussi, celle de notre existence. Des menaces de toutes sortes nous guettent et mettent en péril notre avenir. L'histoire de l'humanité a connu de nombreux affrontements, des guerres, des dictatures, des totalitarismes et des dangers de toutes natures. Nous pouvons aujourd'hui, avec le recul, en déceler les trames et en analyser les causes. Or, en observant ce qui se passe actuellement dans le monde, on pourrait douter que l'humanité en ait tiré un quelconque enseignement.
La France, à juste titre, est fière de son idéal républicain affirmé par les droits de l'homme: liberté, égalité et fraternité. Chimère ou réalité? Nous savons tous qu'il est quelque peu déplacé de proclamer les "vertus républicaines" lors de discours patriotiques enflammés ou des articles de presse bien tournés, du moment qu'elles ne traduisent pas la réalité. Nos idéaux ne peuvent avoir un impact sur les autres nations, que s'ils sont appliqués concrètement chez nous... Pouvons-nous affirmer, en toute vérité, que cela est le cas dans notre pays? Ne dit-on pas, à juste titre, qu'avant de vouloir faire la leçon aux autres, il faut commencer par balayer devant sa propre porte?
Les idéaux républicains, pris à la lettre, transcendent le contenu véritable des partis politiques traditionnels, parce qu'ils reflètent une aspiration humaine qui dépasse le cadre de la citoyenneté nationale. Ces idéaux peuvent-ils aboutir sans une volonté de les transcrire, peu à peu, dans la réalité? Bonaparte avait, en son temps, suscité beaucoup d'espoir, en proclamant qu'il était un défenseur des droits de l'homme. Arrivé au pouvoir, "Napoléon" a, par la suite, trahi ces idéaux, en réintroduisant, par exemple le commerce des esclaves...Que de fois, en politique, n'a-t-on oublié les idéaux républicains, au noms d'intérêts partisans et égoïstes?
Les notions d'humanité et d'inhumanité, celles de justice et d'injustice, sont illustrées quotidiennement dans la vie des diverses sociétés humaines dans le monde. Elles ont pris des formes nouvelles dans nos sociétés actuelles. Nous sommes tous confrontés, aujourd'hui, à des menaces sociales de diverses natures. Elles se rattachent essentiellement à deux courants: d'une part divers intégrismes religieux qui exercent une grande influence au sein de la société, d'autre part des formes d'intégrismes scientifiques qui influent également la vie sociale. Les deux courants, sous divers aspects, s'attribuent un pouvoir énorme, au détriment de l'individualité humaine. Cette dernière n'est plus qu'une unité négligeable au regard des groupes d'intérêts. Les religions abusives imposent leurs propres règles aux individus, les scientifiques à l'esprit matérialiste considèrent la notion d'individualité comme une pure fiction, certes rassurante pour l'individu. Dans les deux cas, l'individu n'est pas perçu sous l'angle de sa véritable personnalité, unique, spécifique.
Nous savons tous que les sociétés humaines n'ont pas la même histoire et n'ont pas évolué au même rythme. Notre pays a son histoire semée d'épreuves, de dérives, d'injustices et parfois même d'horreurs. Cela devrait nous inciter à rester très circonspects et réservés, dans notre jugement envers l'histoire des autres pays. Mais les générations se suivent et n'ont souvent guère envie de s'attarder sur l'histoire de leur pays. Elles se considèrent souvent comme plus raisonnées, plus intelligentes, plus informées que celles du passé...Comment se fait-il alors que notre société se trouve dans une crise permanente et a tellement peur du lendemain? Croyons-nous vraiment que nos " divers spécialistes et scientifiques" sauront, sans notre participation, trouver la bonne solution à nos problèmes économiques et humains? L'histoire de tous les pays est avant tout celle d'êtres humains, dans leur quotidien, leur devenir, quelles que soient leur origine nationale, leur culture. L'avenir d'un pays est bien trop précieux pour le laisser aux mains de spécialistes attitrés. Il appartient à chacun de nous et il est imprudent de le déléguer à d'autres. Le passé nous démontre qu'une société humaine trop laxiste, ouvre la voie à l'injustice et à la déshumanisation. Une minorité s'adjuge alors le droit de tracer l'avenir d'un pays, au détriment de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
En occultant les réalités du passé, leurs conséquences sociales, humanitaires, on favorise de nouvelles injustices, de nouveaux conflits. Si les progrès sociaux, depuis la deuxième guerre mondiale, avaient évolué humainement, au même rythme que les progrès scientifiques, techniques, notre société serait bien différente aujourd'hui...Nous serions parvenus à progresser véritablement dans la voie d'une humanité fraternelle et solidaire. Il est étonnant de constater que les humains arrivent à être solidaires, conscients des besoins des autres, lors de grandes catastrophes, mais deviennent vite égocentriques, indifférents dans la vie quotidienne. Or, nous savons tous que l'indifférence dans une société humaine peut engendrer très vite l'inhumanité qui aboutit alors à des affrontements, des conflits, des guerres de toute nature. Le 21ème siècle a commencé et les sociétés ont subi des changements profonds. Chaque individu participe, à son niveau, à l'ensemble de l'humanité et est responsable de l'avenir de son pays et par extension, du monde entier. Si par égoïsme ou peur des autres, nous croyons pouvoir nous enfermer dans une sécurité relative, par un rejet des autres, nous provoquerons sans cesse de nouveaux conflits.
Les signes les plus apparents de déshumanisation deviennent concrets à travers des évènements touchant les finances publiques, les entreprises multinationales, les lobbies, les banques...Les conflits d'intérêt, malversations financières, profits exorbitants, salaires mirifiques de certains "grands dirigeants", les spéculations, l'enrichissement spectaculaire de certains traders, alors que beaucoup d'entreprises ferment, en laissant sur le carreau de plus en plus de chômeurs, sont les preuves manifestes d'une société en danger de déclin. Les paradis fiscaux pour ceux qui deviennent de plus en plus riches...et l'enfer pour les autres... Les puissances économiques ont, pour le moment, hélas, supplanté celles des états. Aujourd'hui, nous assistons quotidiennement à des mécanismes de déshumanisation où l'argent prime, où l'individu n'a de valeur que tant qu'il présente une utilité pour une politique axée sur le profit. Si nous nous efforçons de réfléchir un instant aux résultats d'une telle politique, nous pouvons aisément comprendre qu'un humain n'aura finalement plus beaucoup de choix: soit il sera complètement asservi ou tendra à la révolte. La dernière variante mènera alors à une guerre civile permanente sous diverses formes, dont on ne peut mesurer l'ampleur véritable.
En réfléchissant à tout cela, chacun pourra en tirer ses propres conclusions. Nous savons que les progrès techniques ont changé nos sociétés. Beaucoup de professions, de métiers, ont disparu, d'autres apparaissent sporadiquement, mais ne suffisent pas à combler la carence des pertes d'emplois constants. Les inégalités finissent toujours par engendrer des conflits avec leur lot de conséquences imprévisibles. Les sciences se sont sans cesse développées, suscitant objectivement des progrès. Mais tous les progrès se relativisent voire deviennent inopérants ou même destructeurs, si les besoins humains ne sont pas pris en compte. Toute carence en humanité devient finalement destructrice d'humanité. Or, l'humanité est une, malgré une apparente diversité. Elle est fragilisée, dès qu'elle est divisée, car elle génère des égoïsmes et des affrontements constants. Cela est vrai dans un pays où les diverses "classes sociales" se combattent, cela l'est encore davantage dans un cadre supranational et mondial...Il n'y aura jamais la paix dans le monde tant que les exigences humaines seront ignorées voire bafouées. Comment pourrait-on croire que nous vivrons en paix, en oubliant les détresses du reste du monde?
Aujourd'hui, pour faire face aux problèmes de notre temps, nous devrons changer complètement d'habitudes et de comportements. La lutte des partis, renouvelée de manière spectaculaire lors de chaque campagne électorale, est vraiment dérisoire, à l'échelle des besoins véritables de notre société. Chaque candidat joue son rôle, à seule fin d'arriver à convaincre un maximum de votants, pour devenir " le président"... Tous les moyens sont bons, même les jeux de rôle et les mensonges...Or, n'est-il pas curieux qu'aujourd'hui, où nous disposons de moyens d'information innombrables, nous nous laissions souvent, par paresse intellectuelle, aller à la facilité en choisissant un parti, un candidat censé régler tous nos problèmes sociaux présents et futurs? N'avons-nous pas appris, malgré les multiples échecs du passé, que nous devons dépasser les affrontements nationaux des partis traditionnels, pour collaborer raisonnablement pour le bien de tous et fédérer les bonnes volontés pour répondre aux besoins réels de notre temps? C'est ensemble, dans une politique où la primauté sera accordée à la valeur humaine, à ses besoins véritables tant matériels que psychologiques, que notre pays pourra retrouver un souffle, un espoir, un idéal. Il faut que la politique retrouve sa véritable raison d'être, sa mission humanitaire, qui est d'associer tous les citoyens pour construire un pays qui tendra vers un futur où les idéaux républicains prendront vraiment un sens réel. Construire un pays où il fera bon vivre parce qu'il reflètera un souci véritable de justice et de partage. Seul un effort commun, pour collaborer à l'édification d' une nation plus soucieuse de véritable humanité, nous permettra de progresser et d'empêcher une minorité d'imposer des pratiques et des règles qui asservissent et détruisent l'être humain, au lieu de le servir. Il est indispensable qu'un nombre croissant de citoyens prenne conscience des enjeux politiques, pour influencer utilement le cours des choses. Nous n'aurons d'avenir que dans la mesure où nous nous efforcerons à collaborer, chacun selon ses moyens, pour construire une politique sociale, culturelle digne des véritables exigences humaines. Pensons à ces exigences, en utilisant notre droit de vote pour influer utilement sur l'avenir de notre pays, celui de l'Europe et par extension, celui du monde...Nous n'avons qu'un monde, qu'une seule terre, qu'une seule humanité: ou bien nous arriverons à en prendre pleinement conscience, ou bien notre avenir se rétrécira de plus en plus, à la mesure de notre étroitesse d'esprit et de notre égoïsme. Mais dès lors, nous ne pourrons plus parler de fatalité ou de concours de circonstances malheureux, ce sera la conséquence de notre manque d'humanité, de notre myopie volontaire dans la perception des exigences véritables de notre temps. Nous sommes chacun, à notre niveau, responsables du monde de demain!